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A PROPOS DU BICENTENAIRE

Revue N° 19 Page 07

En regardant d'un œil amusé la belle couverture du numéro 17 de notre revue annuelle avec ce panneau de guingois "Col de la Bataille (1789m) et ce vélo à roue lenticulaire et tricolore (merci Bernard BEZES), une idée m'était venue et je serais bien étonné d'ailleurs que d'autres n'aient pas eu la même: faire, moi aussi, une journée "vélorution" en escaladant le 14 juillet 1989 un col de France de 1789m d'altitude !...

J'y suis presque arrivé, figurez-vous !!! Il m'a fallu faire cependant trois concessions de taille à ce beau programme. Pas libre le 14, j'ai dû faire ça le 13 juillet. De plus, il me fallait faire l'aller et retour en voiture dans la journée depuis les Vosges, ce qui excluait pour moi un col français de cette altitude et m'amenait à me tourner vers la Suisse proche. Il s'en est suivi la troisième concession, puisque son altitude faisait deux mètres de trop.
J'ai tout de même fait, ce jour-là, un beau périple de trois cols sur un itinéraire presque toujours cyclable qui conviendrait bien, par exemple, à des "muletièristes" débutants et il me paraît donc intéressant d'en donner ici le descriptif.

Donc, le 13 au matin, arrivée à pied d'œuvre dans les Alpes fribourgeoises, aux environs de Plaffein, au sud-est de Fribourg (carte Michelin 217 ou 23 pli 5). Je connais d'ailleurs le coin pour y être venu traîner mes skis avec quelques copains en décembre dernier.

Premiers coups de pédales agréables dans la fraîcheur du début de matinée, sur une route excellente et déserte qui remonte en pente douce la vallée de la Sense, verte et paisible. Au hameau de Sangernboden s'embranche à droite une petite route forestière aux pourcentages parfois fantasques mais qui ne s'élève en fait que de 200 mètres en 4 kilomètres. C'est à proximité d'une jolie fontaine en bois, à 1193m d'altitude, alors que le chemin va s'infléchir à droite, que je "change de rue" pour prendre à gauche un chemin de terre qui s'élève vers les chalets de Gantrisch. Chemin pas trop mou, braquet mini-mini, j'arrive tant bien que mal à faire de bons bouts sur le vélo.

C'est près du chalet de Chànel-Gantrisch, au pied d'une falaise rocheuse, que je laisse à nouveau le chemin s'en aller vers la droite pour obéir au panneau dont la flèche m'envoie sur le sentier de ma "vélorution". L'aspect muletier du parcours se corse mais il n'est pas désagréable de porter le vélo sur un sentier un peu raide quand on sait que ça ne durera qu'une demi-heure. De fait, bientôt la forêt rend les armes et je débouche dans des vallonnements paisibles aux herbages fleuris : c'est le Kànel-Pass (1791m). Deux mètres de trop, certes, mais quelle belle journée et quel paysage !! Vive la Suisse puisque la France est trop loin !
Pas de problème pour pédaler dans la luzerne jusqu'aux alpages de Richialp dont les vaches, depuis leur arrivée en juin, ont transformé les abords en une vaste patinoire de boue... et de bouses. Si "Richi" veut dire des sous, ce serait effectivement le moment d'acheter un billet de loterie. Après m'être tant bien que mal essuyé les pieds, par un sentier facile, tantôt sur le vélo à freins bloqués, tantôt à côté, j'atterris, vers 1200 m, sur une excellente petite route descendant à Oberwil. Il est midi quand je me pointe dans la large vallée de la Simme (Simmental) et il faudra bien, pendant huit kilomètres, subir le chassé-croisé des bagnoles, toujours trop nombreuses à mon goût. A la sortie de Reidenbach, attaque, sur la droite, du Jaun-Pass, 650 m de dénivellation qui font mal à mes vieilles jambes malgré une route parfaite. Au sommet, tranquille casse-croûte à distance respectable des hôtels du col.

Belle descente "à fond la caisse", trop brève à mon goût, jusqu'au joli village de Jaun où se situe l'attaque du dernier col de la journée. Il faut monter à droite dans le village, passer près de l'église et commencer à mouliner ferme sur un chemin étroit mais goudronné qui prendra vite de l'altitude pour aller vers l'Euschels-Pass (1567m), joli col, largement évasé, où l'on trouve une ou deux belles fermes-auberges trapues et accueillantes. Par-delà, le chemin descendant au Schwarzsee (Lac Noir) est parfois caillouteux et en descente forte sur la fin.
Beau coup d'œil sur le lac qu'on domine. C'est très chouette; on dirait le lac de Gérardmer!! Après, c'est la route billard qui ramène très vite à Plaffein.

Voilà ! Tant mieux si ce bref récit donne des envies à certains d'entre vous. Bonne route, les gars ! Et si vous faites des virées intéressantes, pensez à en faire part aux copains. La revue, c'est fait pour ça!

André Voirin

Gérardmer Cyclo-Loisirs


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