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EN PLEIN DANS LE "500"

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Ce matin là, je me retrouve seul au départ de Montbrun (26) ; (Nounette pour des raisons pongistes ne m'ayant pas, pour la première fois depuis deux ans, suivi dans mes périples cyclotouristes) pour une randonnée prévue sur trois jours me faisant parcourir le tour du Ventoux et du Lubéron.

A l'instant précis, je totalise 499 cols et si je compte bien, avec le col du Comte (*), cela fera un compte rond. A l'attaque du col, je m'arrête afin de me dévêtir, faire le plein de boisson et demander tous les renseignements concernant la route à suivre.

Je suis vite dans le vif du sujet et la route goudronnée est remplacée par un chemin caillouteux, mais qu'importe, sur 10 km avec une dénivelée de 500 mètres, les pourcentages ne seront pas élevés.

Je m'engage dans un petit boyau bordé de pins dont les pommes jonchent le sol et me font vite comprendre que la circulation est inexistante. Je m'élève rapidement et déjà je peux voir le village pittoresque de Brantes en dessous de moi, et au fond le col des Aires. Après avoir porté le vélo pour cause d'éboulement dû aux derniers orages, je me trouve dans un passage en plein soleil et très vite, je dois ressembler à une ruche tellement les mouches m'envahissent. Retour très rapide sous la verdure et je distingue le petit hameau de Saint Léger tout au fond de la vallée et sur ma gauche, un immense champ de cailloux sur lequel je devine le sommet du Ventoux.
Ma faible vitesse me permet de penser à une foule de choses, et entre autres à Nounette qui, si elle était avec moi, ne serait pas fière dans un lieu aussi désertique et à mes copains de club engagés dans le Raid Lyon-Chamonix.

L'approche du col se fait quand, surprise ! je trouve en travers du chemin des arbres abattus par les forestiers et laissés là en attendant d'être évacués, mais ceci ne fait pas mon bonheur et me voici escaladant avec mon vélo des troncs d'arbre, ou passant sous quelques uns restés accrochés. Ce calvaire ne dure que 300 mètres, mais comme je redescends par le même chemin, cela ne me fait pas tellement sourire. Malgré tout, j'arrive au col tout mouillé de sueur, où un léger goudron est là, comme pour me remercier.

Je passe la pancarte Col du Comte, le bras levé en criant un «OUI» retentissant, tel Freddy Maertens franchissant en vainqueur la ligne d'arrivée d'une étape après un sprint âprement disputé.

Il est là, et je viens de le franchir, mon 500ème col, et j'en suis très fier. Ce col du Comte que je vous conte par ce petit compte-rendu va compter beaucoup dans ma liste des cols et je peux simplement dire que le «COMTE EST BON».


(*) Col du COMTE 1004 m (84)

Jacques DELEIGNE

St EGREVE (38)


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