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La Vache de Pailhères

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En cette calme matinée du 27 juin, malgré l'heure matinale, la température est douce en altitude. La Cerdagne s'éveille sous le regard bienveillant du Puigmal, que le soleil naissant met en lumière. Arrivés, hier soir depuis Carcassonne, les cyclotouristes s'ébrouent et s'élancent sur la départementale 10 vers le Col de la Perche.

Bientôt, la Haute Vallée de l'Aude sera rejointe, et les taches colorées des cyclistes animent les sous-bois au pied du col des Ares.

L'ancienne "République de Quérigut", partie isolée des hauts plateaux aux confins de l'Aude et de l'Ariège, marque l'approche du Port de Pailhères.

A Mijanès, la route s'élève, par une suite de rampes, nous rappelant que les Pyrénées sont bien cette barrière sauvage qui séparait les royaumes de France et d'Aragon.

C'est en arrivant en vue des prairies d'altitude, que nous avons vu « la vache ! ».
A défaut de voir passer des trains, celle-ci avait fait le choix de zapper. Et, bien campée sur l'arrière train, à la manière des chiens de berger, elle regardait passer ces randonneurs des temps modernes sur leurs drôles de machines. Elle va se lever, pense-t-on, et bien non, bien que les cyclotouristes s'arrêtent, s'approchent, photographient, la vache, elle, reste impassible, bien calée sur sa pelouse.

Mais nous ne pouvons rester plus longtemps, les lacets du col nous attendent. Au sommet, des cyclos se délectent déjà du panorama. Plus loin ce sera le Chioula sous la chaleur de l'heure méridienne, puis il faut penser à Mijanès sur la route à revoir les tours de Carcassonne, ce soir...

L'histoire du Port de Pailhères ne nous dira pas si la vache est restée là, en position de spectateur privilégié, jusqu'au dernier cycliste de la journée... avant l'étoile du berger.

André Hérédia

CC n°4505


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