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(Mes)Aventures

Revue N° 33 Page 54

Prenez la clé des champs,
Vivez des moments clés
Mais surtout ne perdez pas vos clés (de voiture)…

Ce sont les conseils que je me permets de donner aux membres du club qui auraient envie de partir seuls, en voiture, pour aller escalader un col loin de chez eux.

C’est ce que j’ai voulu faire en août dernier en partant un beau matin de Saint-Etienne pour m’attaquer à la montée mythique de l’Alpe d’Huez et atteindre le Col de Sarenne, situé 10 km environ au-delà de la station.

Après avoir garé mon véhicule à Rochetaillée, je débute ma sortie par un petit échauffement jusqu’au Bourg d’Oisans avant de m’élancer pour 1h 04 d’ascension dont deux premiers kilomètres bien difficiles ! A l’entrée de l’Alpe, deux photographes se ruent sur moi en me donnant l’impression d’être une star ! Mais pour avoir ma photo, il ne faut pas acheter l’Equipe mais payer une somme rondelette !

La route entre l’Alpe d’Huez et le col est étonnante, d’abord en descente, sur une route mal goudronnée et coupée par de nombreuses rigoles, puis difficile jusqu’au col. Arrivé au sommet, je maudis quelques instants le règlement du club qui me refuse pour un malheureux mètre le droit d’intégrer ce col à ma liste des plus de 2000 m, avant de profiter de la beauté du site et d’un bon casse croûte.

Après une descente royale, j’arrive à 16h à Rochetaillée, crevé mais heureux et surtout pressé de rejoindre Saint-Etienne pour une douche et un repos bien mérités.

Mais après avoir retourné dans tous les sens les poches de mon maillot et celles de mon sac à dos, je dois me rendre à l’évidence : j’ai perdu mes clés de voiture, probablement au sommet du col lorsque j’ai tiré mon repas du sac… Je vous laisse imaginer les moments difficiles qui ont suivi…
Transpirant, le moral dans les socquettes, je rejoins avec une démarche de pingouin l’Hôtel du Glandon pour demander de l’aide.

J’appelle d’abord un garagiste, qui vient après une heure d’attente ouvrir mon véhicule mais ne veut pas le faire démarrer. Je téléphone ensuite à mon assureur (merci MAAF Assistance !) qui m’envoie un taxi pour m’emmener jusqu’à Grenoble. Je prends alors un train pour Saint-Etienne via Lyon mais, suite à un mouvement de grève à Perrache, je dois attendre 1 heure avant qu’un car puisse me conduire à Saint-Etienne où un ami vient me chercher avant de me remmener le lendemain récupérer ma voiture !

Promis, juré, la prochaine fois j’emporte un double de mes clés de voiture ! En attendant, si un membre du club se promène cet été au sommet du col et trouve une clé, merci de penser à moi.

Et comme la loi des séries n’est pas une invention de l’esprit, il m’est arrivé 8 jours plus tard une autre mésaventure qui prouve à nouveau ma grande naïveté : après avoir escaladé avec quelques amis les 29 km de la Croix de Fer, je laissai mon casque et mon maillot sécher sur un petit muret et j’allai boire un coup à l’auberge du col. Mais quand je voulus repartir, tout avait disparu ! Tomber sur des voleurs à 2067 m d’altitude, dans un endroit aussi sauvage, cela laisse songeur… Mais ça ne m’empêcha pas de savourer la formidable descente du Glandon, tête nue et en T-shirt pour rejoindre La Chambre et ma voiture, dont je n’avais pas perdu les clés !

Bilan de cette curieuse semaine : beaucoup d’émotions, beaucoup de plaisir mais un casque (150 €) et un maillot (50 €) à racheter + un double de clé à refaire (200 €).

Qui a dit que le vélo était un sport économique ?

B. Courbon

CC n°5922


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