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Cyclos des plaines, cyclos des montagnes.

Revue N° 31 Page 21

Collectionner les cols et habiter la plaine pourrait paraître, presque, antinomique.
Pourtant bon nombre d’entre-nous vivent dans les plaines et ont une collection non négligeable de cols.
Pour ma part, au départ de la maison, il m’a fallu parcourir 300 km pour arriver au pied de mon premier col… cela peut se faire.

C’était sur le trajet de la flèche Paris-Briançon. Mais, en plus, il faut avouer que ce col de Montvigne est une aimable taupinière à côté du Galibier que je devais passer le surlendemain.

Faire 550 km pour rencontrer un col sérieux, je vois les montagnards se marrer et passer à une lecture suivante car comment un cyclo de la plaine pourrait-il écrire des choses intéressantes ?

Détrompez-vous ! Les cols, par définition, permettent de passer d’une vallée à l’autre. Nous avons des vallées donc nous avons, aussi, des cols.

On peut, ainsi, collectionner et même faire d’étrange collection. Une idée : s’amuser à monter tous les cols d’un département. Alors là, on est franchement avantagé dans les plaines.
Monter tous les cols de l’Aisne, par exemple, est une chose facile et vite faite. Cela nous permet de parcourir une belle région agricole, fortement marquée par l’histoire et non dépourvue de relief. Essayez de monter tous les cols en Savoie !

Ainsi je suis très fier d’avoir monté tous les cols de 11 départements de notre belle France. Avec 11 départements totalement couverts, je totalise, héroïquement, 38 cols. Encore que le département de la Saône et Loire, avec ses 18 cols, grève fortement ma statistique !

On a même nos muletiers. Le col de L’Esse (Loiret), par exemple, est même plus qu’un muletier : c’est un muletier pour mule égarée dans la broussaille.
D’ailleurs, nous avons encore des cols à découvrir. Par exemple, au hasard de mes lectures, j’ai appris qu’à Paris, le pas de Chapelle était, sur la voie romaine reliant l’île de la Cité à l’abbaye de Saint-Denis, un passage entre Montmartre et Belleville. Dans le Cher, le col de Bertrix permet au canal de la Sauldre de passer de la vallée de la Grande Sauldre à celle du Beuvron.

A bien y regarder, nous sommes même riches en cols. Une petite interrogation sur le logiciel du club m’a appris qu’il y avait 610 cols à moins de 400 km de chez moi. C’est évidemment peu, comparativement à nos collègues d’Annecy qui, dans un même rayon, en ont 5970. Encore ne comptabilise-t-on que les cols français, avec les cols italiens et suisses nous arrivons facilement à 8000.

Et pourtant cette distance de la montagne ne nous décourage pas. Il faut avouer que les modes de transport modernes nous facilitent bien les choses. Prenez l’exemple du TGV… grâce à l’emplacement remarquablement choisi de la gare de Macon-Loché, les Parisiens peuvent être en une heure et demie dans un immense champ de cols... 70 cols à moins de 50 km de la gare de TGV. Alors, le vélo dans le sac et nous voilà dans le Beaujolais pour un bol d’air, accompagné d’une bonne moisson de cols, avec retour au bercail le soir même.

Quant à la difficulté du franchissement de nos taupinières, il vaut mieux être discret. En revanche, nous n’avons pas à rougir de l’altitude. Nous savons que les cols les plus bas de notre belle France sont situés dans des régions montagneuses. Ainsi le col de Saint Sulpice, en Mayenne, est un épouvantail à coté du col de Beaulieu dans les Alpes Maritimes.
Nous avons donc, encore, du pain sur la planche… ou des cols sous nos pédales y compris dans les plaines.

Dominique Desir

CC 1152


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