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Le réveillon

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Tout est parti d'une boutade de Michel, sponsor, solide rouleur et grimpeur de l'Union Cycliste Mornantaise : et si nous grimpions le col de l'Oeillon le jour de l'an 2000 ? Chiche, lui fut-il répondu ! Las, la tempête de décembre 1999 et d'importantes chutes de neige annulèrent le rendez-vous. Il fut alors décidé de reporter cette ascension au 1 er janvier 2001, le " vrai " premier jour du troisième millénaire.

Comme toute idée lancée en l'air, il y avait des amateurs, mais le jour J, beaucoup moins pour arriver au port. Les copains encore sous la couette au lendemain du réveillon, "le gentil initiateur" Michel, en vacances sous d'autres cieux, il ne restait plus que les deux cousins Philippe et Laurent ; "un jeune" et un futur "Cent Cols" pour inventer le "Réveillon" !

L'affaire n'avait rien d'insurmontable, le thermomètre indiquait 6° centigrades à 350 mètres d'altitude, pas de neige et une approche en voiture jusqu'au col de Pavezin pour compenser l'arrêt total d'exercice cycliste depuis deux mois.

Les coupe-vent sont de rigueur pour filer sur Pélussin par vent de face et il faut souquer ferme pour descendre ce col peu pentu. Pour la suite, Eole est plus coopératif dès les premières pentes de l'Œillon et dans l'interminable ligne droite avant d'entrer dans les bois. Le rythme est peu soutenu et il faut bien l'avouer, le manque d'entraînement, les papillotes et autres agapes de fin d'année font que les jambes ne sont pas très efficaces. Mais enfin, après être passé sans un regard devant la source, théâtre l'été de pauses salvatrices, le premier échelon de l'ascension était atteint au Collet de Doizieux (42-0946) où seules, quelques voitures stationnant devant le restaurant, signalent une présence humaine.
Plus la route s'élève, plus les dégâts de la tempête apparaissent et lorsqu'on arrive en vue des Trois Dents, sur la face est du Pilat, il ne reste plus un arbre debout. Le massif mettra de nombreuses années à retrouver sa physionomie. La route aussi a subi quelques dégradations bien compréhensibles suite au débardage intensif, et cyclistes et automobilistes sont invités à la prudence par des panneaux. Le parc régional a également balisé des itinéraires pour éviter les portions de sentiers pédestres obstrués.

En attendant, le sommet approche et le vent qui s'est renforcé n'est plus favorable et nous surprend en pleine face à deux kilomètres du sommet. Heureux encore que le dernier soit en faux plat ! Laurent désirant accrocher le Collet de l'Œillon, fraîchement inauguré l'an dernier, doit renoncer au bout d'une centaine de mètres à cause du verglas qui recouvre la chaussée menant au relais TV, contrairement à la route menant au col qui elle, est parfaitement sèche.

La photo souvenir prise par le seul automobiliste rencontré, il faut vite se couvrir et attaquer aussitôt la descente pour rejoindre la voiture au col de Pavezin et mettre un terme à ce réveillon, 1ère ascension de col du 3ème millénaire !

Philippe CHAZOTTIER N°5178

de MESSIMY (Rhône)


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