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Le dilemme

Revue N° 30 Page 09 

La nouvelle saison va bientôt débuter, le vélo piaffe déjà d'impatience (mon vélo aime beaucoup les 2000 !) et on commence la recherche toujours plus difficile d'itinéraires comprenant de nouveaux cols. Mais faut-il pour autant oublier les anciens ?

On ne connaît pas un col après une seule escalade. Un col, ce n'est pas uniquement l'arrivée devant un panneau signifiant la fin des souffrances. Il commence vers le bas et le plaisir est dans la grimpée sachant que malheureusement, les sommets des cols sont souvent décevants (stations de ski, parking, bâtiments pas terribles...).

La première fois, on peut donc tout juste s'en faire une idée (s'il fait beau, si on n'est pas trop fatigué...) Et si le col est séduisant, on se dit qu'on aimerait faire mieux, le connaître (autres accès à vélo, à VTT, une petite escapade à pied offrant une vue plus générale de sa situation. Un col est-il plus beau le matin ou au coucher du soleil ? A-t-il de belles couleurs automnales ? On a également envie de le faire connaître à ses amis cyclistes. Bref on y vient et on y revient. Et lorsqu'on y revient, on prend vraiment conscience qu'on ne le connaissait pas si bien. On passe mieux le 5ème kilomètre qui, la première fois avait paru interminable, alors que l'on souffre dans le septième, qui avait paru facile. On voit un chemin qui part sur la droite et qui a l'air bien sympa. Zut, j'aurais dû prendre mon VTT !
Il peut aussi vous décevoir (le bon troquet en haut a changé de proprio !). De même, un col que l'on avait mésestimé peut vous emballer la seconde fois. Il peut aussi vous aider à mieux apprécier d'autres cols. Ainsi en montant le col de Furfande l'été dernier, j'ai beaucoup apprécié la vue à distance de la face sud de l'Izoard.

Le problème suivant se pose alors : plus on fait de cols, plus on les aime et plus on a envie de les revoir.
Or, il reste donc moins de temps pour la découverte et la collection, surtout que les nouveaux cols potentiels sont à priori plus éloignés. Mais est-ce si grave ?

Moi je préfère retourner souvent au Galibier, à l'Izoard, à la Valcaveira, à Agnel, au Ventoux (qu'ai-je dit ? aux Tempêtes !) à la Cayolle et refaire certains itinéraires merveilleux de la Drôme, du Gard, des Pyrénées-Orientales dont je ne me lasserai jamais.

Et je suis persuadé que les cols aussi aiment retrouver leurs habitués !

Jacques HERENSTEIN N°3681

de GRENOBLE (Isère)


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