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Mes quatre vingts premiers cols dans le ventre de maman

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Bonjour! je m'appelle Noémie, je suis née le 14 janvier 1998 et je suis la fille d'Hélène et Dominique Farcy. Cette année, grossesse de ma maman obligeant, Papa lui avait concocté un voyage itinérant tranquille dans le massif Central avec tout de même 80 cols au programme pour ne pas perdre les bonnes habitudes.

Nous avons rallié Lyon à Aurillac par les Monts du Lyonnais, de la Madeleine, du Forez, les Monts Dômes; les Monts Dores, le Massif du Cézallier, et enfin les Monts du Cantal. Ce fut une nouvelle fois un magnifique Voyage Itinérant qui nous a permis de découvrir une région qui nous était jusqu'ici inconnue. Nous avons vraiment été séduits par la variété des paysages, la quiétude qui y régnait et l'accueil des auvergnats.

Quels sont les cols qui m'ont le plus marquée ? Les monts du Lyonnais, le col de la Luère et tous ses voisins ont permis une entrée en matière en douceur... Puis l'itinéraire a commencé à être plus tortueux : il fallait bien aller faire un tour du côté de Tarare pour aller y quérir quelques nouveaux cols : col des Cassettes, col des Sauvages... Ce n'était pas pour me déplaire : que des jolies routes, calmes, propices à improviser des pique-niques.

Après avoir franchi la Loire, non loin de Roanne, les montées ont commencé à prendre un peu plus d'ampleur : nous étions dans les monts de la Madeleine et leurs grandes forêts de sapins. Ce n'était bien sûr pas la haute montagne, tout juste 1000 m d'altitude, mais le dépaysement était déjà assuré. On passa la nuit dans un foyer de ski de fond non loin du col du Beau Louis.

Les trois jours suivants, nous avons sillonné les monts du Forez. C'était le royaume des fleurs de toutes sortes : pensées sauvages, gentianes... Les cols de la Loge, du Béal, de la Chamboite, de Chansert, entre autres, ont jalonné notre parcours. Je me souviens surtout de la nuit passée dans une ancienne jasserie transformée en gîte d'étape après le col des Supeyres : un véritable havre de paix... Il faut dire que le site est on ne peut plus paisible. Les cols du côté d'Usson-en-Forez m'ont paru bien fades après ce que j'avais vécu là.
Il était maintenant temps de se diriger vers le Puy de Dôme : une journée de transition donc sans grandes émotions entre Ambert et la région de Clermont-Ferrand. Ah si, j'allais oublier la rude montée au plateau de Gergovie, plus pour épingler un nouveau col que pour rendre hommage à Vercingétorix !

Ça y est! J'y étais enfin dans la région des volcans. Ils avaient l'air bien paisibles : surtout du côté du Puy de Dôme. Visiblement la chasse aux cols avait bel et bien reprise à en juger la complexité de l'itinéraire pour franchir tous les passages du coin, sans aller-retour! Du côté du Mont Dore ce fut dans la purée de pois que les cols "classiques" furent franchis. Tans pis, j'y retournerai quand je serai plus grande... Heureusement ce mauvais temps n'allait durer qu'une journée. Le passage par les cols de la Soeur et de la Geneste, nous a permis d'avoir une vue sur le versant sud du Puy de Sancy.

On entra alors dans le secteur qu'ont préféré mes parents : le massif du Cézallier. Je suis sûr que ça devait leur rappeler les grandes étendues du Colorado. Nous avons passé la nuit au village de La Godivelle : gîte d'étape à recommander. Là aussi, il faudra qu'on revienne pour aller visiter la réserve naturelle surtout connue pour ses plantes carnivores protégées. Au col de Chamaroux, on se croit à 100 km de toute civilisation... en fait ce n'est pas très loin de la réalité !

La fin de notre voyage s'effectua du côté du Puy Mary et du Plomb du Cantal, dont on fit le tour, à la recherche de tous les cols possibles et imaginables : col du Perthus, de Prat de Bouc, de Néronne, de Legal... Heureusement, Maman avait encore la grande forme, car son coeur fut mis à rude contribution dans la montée du Pas de Peyrol, par le Cirque du Falgoux : 13 % de moyenne sur les deux derniers kilomètres... Mais quel paysage en haut !

Mais tout ce voyage m'avait déjà entraînée et donné le goût du voyage à vélo et de la recherche de nouveaux itinéraires. Vivement que ce soit mon tour de pédaler, je pourrai refaire à la force de mes jambes ces 80 cols.

Mes parents : Hélène et Dominique FARCY

de LILLE (Nord)


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