Page 53 Sommaire de la revue N° 20 Page 55a

Balade dédiée aux sexagénaires... et plus

Revue N° 20 Page 54

Cuits au soleil ou par la pluie lavés
Et brouettant vingt et six vingt et six,
Mines réjouies ou bien les yeux caves,
Parfois bien près de demander merci
(Merci à qui ?), bien qu'à demi occis.
Bonheur divin garde sur eux maîtrie
Et vieux désir encore les harie (1)
Bien qu'aient passé l'âge des coups de foudre...
Chaque printemps, délaissant leur houri (2)
Qui grogne un peu, mais bien les veut absoudre.

Si les voyez passer, point n'en devez
Avoir pitié, car sont trop endurcis
Sous les autans. Et de plus ne savez
Quels drames anciens cachent ces calvities. (3)
Souvent n'avaient que vieux croûtons rassis
Au fond du sac, et bananes meurtries,
Pommes tapées, triste 'Vache qui rit'
Et deux ou trois biscuits tombés en poudre...
O Vélocio, l'étrange confrérie !
De quels péchés se voulaient-ils absoudre ?

Jeunes humains qui, d'horizons rêvez
Pour fuir un monde en proie aux noirs soucis,
Si illusions encore vous avez
Jamais nul temps ne soyez les Assis.
Vivez, aimez, soyez d'amours transis !
Si d'aventure la bien-aimée varie
Nature offre grâces jamais taries .
De ton discours bonhomme n'ai que soudre ! (5)
D'avoir piqué ces rimes, malappris ,
Maître François te voudra-t-il absoudre ?

Prince des sots qui chair trop a nourrie (6)
Va, coco vain, garde ta moquerie !
As-tu l'esprit plus grand qu'un dé à coudre ?
Mais si bêtise a de toi seigneurie,
Ce n'est péché, veuillent les cieux t'absoudre.

Ecrit anonyme trouvé au col du Pendu (Chauvot 07-119)


Notes :

(1) : Tourmente
(2) : Sur ce manuscrit débué et lavé, j'ai bien lu 'Houri' et non souris'. Mot à prendre au sens très figuré de 'fée du logis'.
(3) : Je pense que l'auteur a trop généralisé.
(4) : Les sportifs de tribunes ou les "Assis" de Rimbaud ? Ce brouillon apocryphe laisse tout supposer.
(5) : Aujourd'hui on dit f.... mais la rime est moins bonne.
(6) : Allusion obscure à un gros homme qui criait vazipapa ou quelque chose comme ça. On a les princes du temps jadis qu'on peut, puisqu'à toute ballade il faut un prince. Merci tonton Georges !


Page 53 Sommaire de la revue N° 20 Page 55a