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CHASSEUR !!! CYCLO !!!

Revue N° 20 Page 42

Chasseur, je le suis, activité inavouable à une époque où l'actualité se concentre sur le droit de non-chasse. J'exerce même cette activité toute l'année, en moyenne ou haute montagne et même hors de nos frontières. Sans doute, avez-vous deviné, 10 mois par an, il s'agit de chasse aux cols (non pas de cols-verts). Mais quand vient l'automne, changeant mon fusil d'épaule, je délaisse le vélo pour sortir bottes et cartouches. Deux mois de repos pour se remettre des fatigues d'une longue saison, non pas, celle accumulée après une journée dans les bois et les labours vaut bien celle d'un brevet cyclomontagnard, Chasse aux cols plus chasse au gibier ne me suffisent pourtant pas, alors je cumule les deux. La promenade, la randonnée cyclo, permettent une approche facilitée de la nature et de sa faune. L'œil sans cesse aux aguets, le déplacement silencieux me permettent très souvent de surprendre le garenne en bordure de haie, les perdreaux piétant dans les chaumes, le faisan qui se tapit au sol confiant en son mimétisme. Par contre, qui a été le plus surpris lors d'une rencontre avec un chevreuil au beau milieu de la route et à quelques mètres, ébloui ou étonné par nos phares lors d'un brevet de nuit ? Encore plus attentif, j'aime gravir les cols portant ces noms évocateurs : Pas du Lièvre, Col de Chante- perdrix, m'attardant moins dans ces lieux sinistres : Pas du Loup, de l'Ours. Faut-il l'avouer, braconnier je le suis puisque ma sacoche de guidon m'a permis de rentrer à la maison avec lapins, perdrix et même lièvre accidentés en bordure de route. J'ai aussi braconné impunément des cols... ceux gravis... en descente. Passer plusieurs cols sur une route des crêtes c'est un peu tirer les perdrix à terre avant leur envol.

De nombreux animaux ont donné leur nom à un col (ou pas, goulet etc...). Le tableau ci-contre en indique un total de 217 pris dans la bible Chauvot.

En tète, la famille des équidés (39 cols) ce qui n'est pas surprenant : avant l'ère de l'automobile, l'âne, le mulet permettaient seuls les déplacements dans les zones escarpées.
Les bovidés (26 cols), hôtes des alpages, étaient utilisés pour les lourds charrois.
Les loups (30 cols), les ours (12 cols) ont disparu complètement de notre territoire, mais leur nombre atteste d'un passé pas très lointain.
Le gibier, bien sûr, est représenté : lièvre en tête (8 cols) pour le poil, perdrix (5 cols) pour la plume, leurs prédateurs également : à pattes (renard, 6 cols) ou ailés (aigle, 6 cols).

Mais que viennent faire dans cette énumération le lion (2 cols) dont Tartarin a dû faire la chasse en Afrique ou encore le singe et le caïman... à moins que quelque zoo ne se soit égaré en montagne !!!

André CHEVALLIER

N°440 MEYZIEU


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