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De l'Ubaye à La Durance

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110 km, 5 cols, 3 500 m de dénivelée.

Nous sommes tous à la recherche d'itinéraires intéressants. La chasse aux cols de plus de 2000 m revêt une attention toute particulière. Nous connaissons, presque tous, la route des crêtes de Sestrière qui permet, en peu de distance, de franchir 7 cols à plus de 2000 m. Au hasard de mes recherches cartographiques, j'ai, presque, trouvé aussi bien : 4 cols de plus de 2000 m, 1 col de plus de 1700 m, le tout en moins de 110 Km pour 3500 m de dénivelée.

Cet itinéraire s'articule autour, d'une part du célèbre col cyclo muletier du Parpaillon (2655 m), d'autre part du col de Vars (2111 m). Pour joindre les deux, au nord, au lieu de classiquement, descendre dans la vallée de la Durance et passer à Guillestres, mon choix s'est tourné vers les cols de la Coche (1780 m), de Valbelle (2372 m) et de Chérine (2270 m).

Dans mon expédition, je suis parti de la Condamine Châtelard, dans la vallée de l'Ubaye. A cet endroit, l'Ubaye n'est qu'un torrent. On est loin de se douter que ce filet d'eau va, dans moins de 40 Km, en se joignant à la Durance former, grâce à l'intervention des hommes qui ont construit le barrage de Serre-Poncon, une immense étendue d'eau. Décrire la montée du Parpaillon me semble prétentieux. La littérature sur ce col est pléthorique. Un seul mot : grandiose. Je n'ai pas été déçu. La route qui, après 6 Km de montée, se transforme en chemin plus ou moins caillouteux est raisonnablement carrossable. Après la cabane du grand Parpaillon, modeste fermette, il devient étroit mais jamais réellement mauvais, au point de descendre de vélo. Si vous avez autant de chance que moi, vous serez accompagné par le cri des marmottes. Le tunnel, en revanche, est un trou sinistre, obscur et boueux. La descente ne m'a pas été, malgré le paysage, très agréable. Je hais les descentes... surtout cyclo muletières. Hélas ! Je n'ai pas trouvé de méthode qui me permettrait de monter sans descendre.
Avant d'arriver à la Chalp, il est possible, par un chemin de terre très roulant, de rester sur la rive gauche du Crevoux pour atteindre directement le centre du village du même nom. A la sortie de Crevoux, c'est la descente sur la Durance. Avant les Vabres j'ai bifurqué sur la droite dans la direction du Villard, Saint-André-d'Embrun. Ça remonte un peu. Il est possible de rejoindre directement par une route partant à droite, entre Le Villard et SaintAndré, le col de la Coche. J'ai préféré continuer tout droit et prendre la route qui domine la vallée de la Durance. La vue sur Châteauroux vaut bien le détour. La montée du col de la Coche est sans problème. La route s'élève de 1000 à 1780 m, tantôt en vue de la vallée de la Durance, tantôt dans une épaisse forêt. A partir de ce col, le revêtement goudronné disparaît pour faire place à un chemin de terre battue. La pente n'est jamais très forte et, par temps sec, le chemin est aussi confortable qu'une route. Au hasard des exploitations forestières, la route est jonchée de petites branches et d'écorces. Peu avant le col de Valbelle, on sort de la forêt. Le paysage est moins sauvage que celui du Parpaillon. La présence de la station de sports d'hiver de Risoul 1850 commence à se faire sentir par les multiples remontées mécaniques occupant les sommets.

Le passage au col de Chérine se fait par une sorte de route des crêtes. La descente s'effectue par un bon chemin de terre battue. Le sol est si bon que l'on peut rouler presque aussi vite que sur une route goudronnée. Rien à voir avec la caillasse du Parpaillon. A partir de l'aplomb de Risoul 1850, la route remonte. Au début de ce mois de septembre la station, essentiellement consacrée aux sports d'hiver, est déserte. Elle apparaît triste. Avant de descendre dans la vallée de La Chagn. il faut, pour continuer son chemin, ouvrir (et fermer) les barrières destinées, je suppose, à contenir les troupeaux. Dans le sens de la montée, cela ne pose pas de problème, dans le sens de la descente, la prudence s'impose. Un peu avant Vars-Saint-Marcellin, le goudron... et la civilisation réapparaissent. Après quelques heures de désert la réadaptation est nécessaire. L'escalade du col de Vars est sans problème: Les kilomètres s'accumulant, la pente me semble rude. Au refuge Napoléon, j'ai repéré qu'il ne reste que 112 m à gravir... Ils me paraissent longs. La descente sur Saint-Paul est rapide et tortueuse. La balade est finie. De bons souvenirs en perspective. Il va falloir que j'en parle aux copains.

Dominique DESIR

La cabane du Grand Parpaillon


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