Page 01 Sommaire de la revue N° 08 Page 04

Les cols alpins en... 1897

Revue N° 08 Page 02

Les routes des Alpes du Dauphiné et de la Savoie ont fait l'objet de brochures éditées à Grenoble et à Aix-Les-Bains, dont les auteurs Messieurs Henri Ferrand, Dolin et Revel ont donné les profils, distances, pentes, altitudes, etc ... à l'usage des cyclistes et des automobilistes ; les cartes sont au 1/100 000. En voici quelques extraits :

PUBLICITÉ - Monsieur Bernard, de Grenoble, y fait une annonce pour son vélo Acatène (sans chaîne) Plus de chaîne qui saute !

FREINAGE - “quant aux descentes, un frein puissant sur la roue de derrière, ou un bon fagot lié avec un fil de fer et rattaché à une distance de 8 mètres de la machine, permettent de braver presque toutes les pentes”.
A une autre endroit : “si l'on emploie le fagot pour adoucir les pentes, l'abandonner en arrivant près d'une agglomération importante, car la poussière soulevée est insupportable pour les maisons qui avoisinent la route, et l'abus du fagot amènerait des protestations justifiées qui le feraient interdire”.

DE L'AIDE POUR LES COTES
“Les côtes qui auront forcé le cycliste à mettre pied à terre contribueront elles-mêmes à lui éviter la fatigue, en reposant certains muscles, et sa selle lui paraîtra moins dure lorsqu'au bout de la montée, il repartira sur sa machine, voyant devant lui une longue descente où il pourra se griser de vitesse sans la fatigue qui, ordinairement l'accompagne.

Le cycliste peut d'ailleurs, pour les longues rampes des routes de montagne, user d'artifices que ne comportent pas celles souvent aussi dures mais très courtes des pays de plaine.
C'est ainsi qu'il pleut, ordinairement pour une somme très minime, trouver un gamin qui se chargera de pousser sa machine ; louer un mulet sur le dos duquel se placeront les bicyclettes ; ou rester en selle et se faire remorquer par cet animal ; accrocher enfin son instrument aux cars alpins qui desservent presque toutes les routes importantes de montagne”.

QUEL DÉVELOPPEMENT ?
- Les cyclos de l'époque ne disposaient que d'un seul développement (je ne sais pas à quelle époque on a installé un pignon de chaque côté de la roue arrière : en retournant la roue, on obtenait un second développement) - Voici quelques idées de 1897 :
“Nous nous sommes abstenus en général de donner des indications relatives à la possibilité du trajet en machine. On sait que cette possibilité varie avec la machine, son développement et l'entraînement du cycliste. Pour la moyenne des cyclistes promeneurs, l'inclinaison de 5 % est une limite à la montée comme à la descente. Cependant avec un faible développement, de 3 m. environ, un coureur bien entraîné montera le 8 %” ...

“On a beaucoup discuté cette dernière année au sujet du développement que devait posséder la bicyclette en pays montagneux. La grande et la petite multiplication ont eu de chauds défenseurs qui, par des plaidoiries empreintes d'une grande sincérité, mais peut être un peu savantes, ont profondément intéressé le public vélocipédique, sans cependant faire triompher d'une façon complète l'une ou l'autre de ces deux opinions.

Nous essaierons après nos savants devanciers de dire quelques mots sur la question. Pour nous, la bicyclette idéale serait celle qui, tout en gardant le grand développement auquel son propriétaire est habitué, possèderait en outre le changement de vitesse produisant de 2,50 m à 3 m de développement.

Nous nous basons Pour émettre cette opinion sur ce que la grande multiplication est Plutôt supérieure à la petite tant que les rampes à gravir ne dépassent pas 4 % en moyenne ; que, dans les descentes jusqu'à 5 %, la supériorité du grand développement est encore plus évidente, car la direction est plus facile et n'est pas contrariée par le mouvement trop précipité des jambes.

Dans les longues rampes au dessus de 4 %, où la vitesse est forcement réduite au minimum obligatoire pour l'équilibre du cycliste, la petite multiplication reprend tous ses avantages et présente une puissance incontestable ; dans les descentes dures, elle dispense du fagot à traîner et donne à son propriétaire la facilité de s'arrêter immédiatement, mais lui impose, il est vrai, une allure beaucoup plus lente que celle de ses camarades. Enfin, les rampes à partir de 8 % sont beaucoup moins fatigantes à faire à pied qu'en restant sur la machine, quelle que soit sa multiplication.

Nous conseillons donc au cycliste, à défaut de la bicyclette idéale, comme nous la rêvons, de prendre une multiplication moyenne de 4 à 5 mètres suivant sa force et son développement habituel et, s'il ne veut on ne peut modifier son instrument, d'aborder cependant la montagne qui distribuera toujours à ses visiteurs des jouissances supérieures à la fatigue occasionnée”.

Extraits d'une brochure de l'époque recueillis par

Alain de GUILLEBON

GRENOBLE (38)


Page 01 Sommaire de la revue N° 08 Page 04