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Les "Golets" du Bugey

Revue N° 27 Page 64

Suite à un article de Paul Maillet :
"Les "Golets du Haut-Bugey", je décide de leur rendre visite à VTT. J'échafaude un plan qui me permettrait d'en ramener 14 d'un coup !!!

De Lalleyriat au col de Belle Roche, c'est une aimable mise en jambes. Le Golet de la Frasse, par l'ouest, c'est le début des hostilités. Deux ornières très raides m'obligent à pousser le vélo; retour par le même chemin toujours en poussant. Le Colliard et le Golet à la Borne ne sont que des formalités. Je fais l'impasse sur le Golet au Loup, celui-ci n'ayant pas d'accès et vu l'état de la laie forestière de la Frasse! A quoi bon répertorier un col s'il n'a pas d'accès ? Le Golet du Bret ne mesure que 100 m de long pour une dénivellation d'environ 5 m, mais c'est vélo sur l'épaule que je le franchis. En effet, on pourrait croire que deux engins forestiers se sont battus, puis sont partis en laissant derrière eux un sol totalement défoncé et un monceau de branches de sapin.

Le Golet Brunet se monte à l'aise depuis Pré de Joux. Au Golet de la Chèvre, la montée par l'ouest ne pose pas de problème ; tout change par contre lors de la descente où j'avais prévu de suivre un sentier puis un pont pour traverser les marais et rejoindre la route, sans remarquer que ma carte, 3229Est de 1988, précisait : continuité aléatoire. Je fais plusieurs visées avec ma boussole, croyant être perdu ; que nenni, depuis le temps, la topographie a changé. Une partie du marais a été asséchée et l'autre transformée en lac : plus de sentier, plus de pont. J'ai mis une heure à contourner le lac par le sud en suivant un sentier imaginaire avec en prime deux crevaisons. Je répare près de L'Etanche (il faudra que j'essaie autre chose que cette mini-pompe) et j'attaque le Golet au Rouge. La montée me fait penser à une course de "climbing" tant la pente est raide. Le col par contre est quasiment plat, ce pourrait être un magnifique sentier qui ondule en sous-bois. En réalité, quelqu'un a déversé en plusieurs endroits de grandes quantités de purin sur le sentier et celui-ci a partiellement séché, ne laissant que de petites zones liquides. Tout à coup, en poussant le vélo, une jambe s'enfonce plus haut que le genou dans de la merde. En essayant d'en sortir, la deuxième jambe y passe aussi; et c'est vélo sur l'épaule que je franchis ce col hors du sentier.
Les Golets suivants : Burgon, Comment, Boquin se franchissent sans difficulté. Quant au Golet Blanchet, il fallait s'y attendre, la laie côté ouest n'existe plus. Heureusement, le pré a été fauché la veille, je n'ai donc aucun scrupule à le traverser. L'avant-dernier col sera le Golet Sapin, je le trouve tel que l'a décrit M. Maillet : c'est un endroit idyllique. Deux coups de pédale m'emmènent à La Manche (pas trace de l'abominable chien de la ferme des Follet) puis au col de Bérentin ; et c'est en roue libre que je rejoins ma voiture.

Quelle idée ai-je eu ce matin de garer celle-ci devant le cimetière? Heureuse idée, car tout cyclo sait que dans un tel lieu on trouve toujours de l'eau et Dieu sait si aujourd'hui j'en ai besoin pour me débarbouiller. Malgré ce décrassage, il me serait impossible de prendre un auto-stoppeur (ou une) ; celui-ci refuserait de monter à cause de l'odeur persistante. C'est heureux d'une telle moisson, mais passablement énervé envers les cartographes que je rentre à la maison. Bilan: 46 km, dont plus de 9 km à pied, en 6 h 20 soit 7,3 km/h, je n'ai jamais eu une moyenne si basse.

Vous vous demandez pourquoi je vous raconte ces deux balades anodines alors que mon courrier habituel de fin d'année est très succinct ! En réalité je destinais ces récits à M. Maillet. Je pensais lui écrire en cette fin d'année et pourquoi pas le rencontrer l'an prochain sur les routes du Bugey. Votre courrier INFOS, reçu hier, m'a appris la triste nouvelle et me laisse songeur. Je retournerai l'an prochain dans cette région magnifique glaner les derniers cols et golets avec une pensée pour Paul Maillet, j'irai aussi au col de Menthières qu'il a inauguré il y a quelques années.

Bernard GOTTOFREY N°3271

de JOUXTENS-MEZERY (Suisse)


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