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L'appel des Cévennes

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Amis cyclorandonneurs, vous qui rêvez de grands espaces, de chasse aux cols, d'autonomie, de liberté, de galères en tous genres, allez donc faire le raid TRANSCEVENOL, le premier week-end de septembre, d'Alzon à Lanarce, en traversant les Cévennes du sud au nord.

Petites routes perdues dans la montagne, cols à tous les repas et à toutes les sauces (19 en tout pour 220 km et 5000 m de dénivelé), paysages superbes et beau temps assuré.

En prime, vous aurez droit au spectacle unique de la transhumance et de ses milliers de moutons bariolés de pompons rouges, jaunes et bleus.

Mais soyez matinaux et... pas pressés de vous coucher le soir. Eclairage de rigueur pour le départ nocturne et l'arrivée entre chien et loup, plus loup que chien d'ailleurs. Je ne vous parlerai pas des braquets, vous devinerez bien ceux qui sont conseillés, la dénivelée incite à la prudence. Bien sûr, vous aurez prévu votre hébergement (surtout celui du soir à Lanarce, hôtel des sapins par exemple).

Alors vogue la galère. Galère est bien le mot car rien n'est fléché. Mais c'est justement cela l'aventure ! A vous de vous débrouiller avec vos précieuses cartes Michelin et l'itinéraire remis par l'organisateur, l'ami Parès, de Montpellier, organisateur que vous ne verrez guère sur le parcours à moins d'être un coursier des cimes de son niveau car, souvent, il fait le raid à vélo.
Cette année, on a eu de la chance, c'est avec une 2 CV poussive qu'il s'est inquiété de nous dans l'Aigoual. Et, sans doute rassuré par notre équipement de randonneurs au long cours, nous ne l'avons plus revu de la journée. Prévoyez votre ravitaillement en sachant que, dans les Cévennes, les épiceries sont rares. (Etre au Pompidou avant 12 h 30, i1 y en a une). Car, bien sûr, pas de ravitos en cours de route, ni d'ailleurs de coups de tampon contrôle, c'est l'autonomie complète et la liberté totale de vous tromper de route pour rallonger le parcours. Mais, un conseil, ne vous trompez pas trop souvent, prenez au plus court, c'est la bonne route, un vrai toboggan virevoltant d'un col à l'autre pour le plus grand plaisir du chasseur.

Et il y a du gibier, croyez-moi ! Le Chap del Bosc, vous connaissez ? Un morceau de choix ! Pensez aux BPF - BCN (Aigoual, Barre des Cévennes, Pont de Montvers, Loubaresse), n'oubliez pas vos cartes sinon il faudra revenir.

Inutile de parler de la condition physique et du moral à toute épreuve, surtout quand la nuit vous prend dans la Croix Morand et qu'il reste encore le Pendu à franchir. Les descentes sont alors très frisquettes et les gants d'hiver pas superflus. Et n'essayez pas d'obtenir une boisson chaude après 8 heures du soir à l'unique auberge de Loubaresse on n'ouvre pas, on n'entend pas les toc-toc au carreau, un vrai pays de sauvage.

A l'arrivée, vous aurez l'impression d'avoir réalisé un sacré truc, une de ces randonnées comme il n'en existe guère, un parcours exceptionnel plus exigeant qu'un BCMF, un vrai raid sans assistance au sein d'une montagne à la beauté sauvage et changeante d'un massif à l'autre, une épreuve qui sort tellement de l'ordinaire que nous n'étions que 5 au départ cette année.

Bruno FRILLEY N°2806

MONGERON (Essonne)


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