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Pailhères, Galère...

Revue N° 23 Page 54

Il est 8 heures, lorsque nous quittons le camping de Savignac (09).

Bien vite nous laissons la N20 pour grimper vers Lordat et y pointer le BPF. Il fait un temps idéal et la montée vers le Château en ruines se fait agréablement. Le cachet du comité des fêtes apposé, nous gagnons le col de Marmare par la route des corniches. Dans un lacet la vue se dégage sur les carrières de talc de Trimouns. La montagne est toute blanche à cause de celles-ci.

C'est au milieu des vaches curieuses que nous atteignons ce premier col. Après une pause "en cas" et photos, nous nous dirigeons vers le col de Chioula, en décrochant au passage celui d'En Ferret.

Il y a de nombreux randonneurs pédestres qui s'éparpillent sur les sentiers. Nous ne nous attardons pas trop et faisons demi-tour pour nous diriger vers Camurac et le col des 7 Frères. Nous nous séparons un instant afin que j'aille chercher le col de Piccata, un petit muletier où la caillasse me force à pousser sur quelques mètres. Il est midi et nous pique-niquons au "7 frères".

Durant ce temps, les nuages se sont amoncelés et la température a chuté. Halte brève a dit Vélocio, alors nous décidons de rejoindre la Fajolle avant de rejoindre Ax les Thermes par le col du Pradel.

La circulation est quasi nulle et bien vite, après la montée du col d'Ubi, nous traversons ce petit village perdu dans une vallée très encaissée. Rare est la population et il faudra attendre l'ouverture de la pisciculture pour pointer le BPF de l'Aude. Pendant que je discute avec le propriétaire, Sylvie a attaqué la montée du Pradel. Je ne la rejoindrai qu'au panneau du col, une heure plus tard.

Le temps ne s'est pas arrangé, le brouillard est tombé sur les sommets environnants, alors que je me lance sur le GR7 pour me diriger vers les cols de Laudari et de l'Estagnet. Ma compagne a préféré descendre par le goudron ver Ax.

Le GR, cyclable à 99%, c'est sans difficulté que j'atteins les deux cols convoités. L'après-midi n'est pas encore trop entamée et il me vient à l'idée de rejoindre le col de Pailhères par les crêtes du même nom. (voir Circuit Cathare dans le Topo n°3).

Le mauvais temps fait rentrer les derniers pédestres. Le GR devient de moins en moins roulant. Bien vite il s'élève et l'on ne voit plus à 50 mètres. Le brouillard m'entoure et une pluie fine commence à tomber. Je dois marcher et pousser le vélo. La végétation trempée vient piquer mes chevilles et la terre humide vient se coller sur mes pneus et sous mes garde-boue, freinant mon avance.
La pression atmosphérique ayant bien baissé, l'altimètre indique une altitude approximative de 1900 / 2000 mètres. Heureusement il y a peu de vent.

Je dois suivre les célèbres balises rouges et blanches, sinon je me perds sans problème.

Soudain, devant moi un petit ravin. Le sentier bifurque vers la gauche et ne me semble plus monter. Je serais curieux de voir quel est le paysage par beau temps. Je peux rouler à nouveau mais c'est plutôt à l'emporte-pièce. Un replat me fait penser que j'ai dû atteindre le Pas du Loup (1975m).

Plus loin, il me semble entendre des voix. En effet, à la Couillade de Fond Nère, je retrouve une route carrossable. Quelques maisons me font dire que je dois être à la station du col. J'atteins enfin le Pailhères dans les feux des phares des rares autos dont les propriétaires ne se demandent certainement pas d'où je peux arriver.

Je pousse jusqu'au col des Trabesses où la vue n'est pas meilleure. Je passe ce premier "2000" de l'année avant de redescendre sur Ax.

Ma vue est troublée par la bruine sur mes lunettes et j'évite de justesse plusieurs pierres tombées sur la chaussée. La descente s'avère très dangereuse. Je traverse ce qui me semble être la station d'Ascou-Pailhères, mais dans le brouillard tout se ressemble, le doute s'installe. Suis-je descendu du bon coté ?

Je fais un point sur la carte. De chaque côté du col il y a une station de ski et il y a autant de lacets sur chaque versant. Dans cette purée de pois il n'y a pas un seul point de repère ! Me fiant à mon sens de l'orientation, je continue ma descente.

Le temps se dégage et le panneau du hameau de Lavail me réconforte sur le bon choix du versant. Bien vite c'est Ascou et les grands lacets qui me ramènent enfin sur la station thermale.

Le kilométrage a dépassé les 100 km et 13 cols de plus. Si ce chiffre porte bonheur, ce jour là, Pailhères c'était plutôt Galère.

Didier REMOND N°1202

Aulnay-sous-Bois


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