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Mon dixième 2000 en Espagne

Revue N° 16 Page 39

Le samedi 18 juillet, avec mes amis de Lagunak et de St. Jean de Luz, Jean Paul et Jean Michel, nous avons pris le départ pour voyager en automobile vers la province de Cantabria (autrefois Santander), traditionnellement appelée "La Montana", pour la pratique du cyclotourisme de montagne.

L'après-midi, à sept kilomètres de Torrelavega, nous avons visité Santillana dei Mar, un des villages plus évocateur et mieux soigné d'Espagne. Son architecture en pierre et bois, avec des grands avant-toits, écus et "solanas" (balcons) pleins de fleurs, la transforme en particulier musé. Toutes les rues de Santillana pointent vers "La Colegiata ", siècle XIII, et méritent spéciale attention, la Torre dei Merino, avec son exposition permanente ; Palacio de Velarde ; Ayuntamiento ; Torre de los Borja ; Parador Nacional Gil Blas.

Rien qu'à deux kilomètres se trouvent les fameuses cavernes de Altamira, qui gardent la mondialement connue Chapelle Sixtine de l'Art Rupestre, où existe une série de dessins d'animaux d'une surprenante perfection qui mérite d'être admirée. A dix kilomètres nous arrivons à la ville de Suances, avec ses plages de Los Locos, La rivera, La Concha y Cuchia. Nous sommes de nouveau arrivés à Santillana où nous avons dîné au Parador Nacional Gil Blas, pour aller dormir à Torrelavega, point de départ de notre excursion cyclotouriste.

Le dimanche, à sept heures, nous commençons notre marche à la ville de Torrelavega, la plus industrielle de Cantabria, important centre de communications et fameuse par ses foires de bétail. Nous marchons vers l'intérieur, alors, vers la montagne.

Le départ, par la nationale 634, en ascendant vers le premier obstacle de la journée, le haut de la montagne. Trois kilomètres d'ascension jusqu'au sommet où se trouve le mirador de la Penuca. Après la descente, nous sommes arrivés à Vargas, où nous allons changer de route, direction Burgos, par la nationale 623. Petit à petit, nous descendons à travers une route en bon état, mais où il faut prendre des précautions, parce qu'elle est très fréquentée par des camions ; il ne faut pas oublier que c'est un des points principaux de communications de la corniche Cantabrique avec le plateau, et en même temps, le ramassage du lait par les camions citerne, pour les centrales laitières, entre elles (Nestle).

Toujours en ascendant, nous allons traverser des villages comme Puente Viesgo, Soto, Proses, jusqu'arriver à une autre ville typiquement montagnarde, Ontaneda, et qui se présente comme le seuil de la chaîne que nous devons traverser, le magnifique massif montagneux d'Escudo.

Nous continuons par Entrambasmestras, où vont apparaÎtre les véritables difficultés de l'excursion ; jusqu'à la ville de Las Ventas, il existe une série de toboggans très durs qui vont réduire nos forces avant d'affronter l'ascension du Puerto le plus dur d'Espagne, le port d'El Escudo, de 1011 mètres d'altitude et huit kilomètres de montée, avec un pourcentage de 7,12 et 14 %.

Au sommet est situé le mirador de la Cabania et le magnifique réservoir de l'Ebro.

Au sommet du Puerto, nous nous trouvons dans la province de Burgos et, au début de la descente, existe un monument aux italiens morts à la guerre civile. Avant de terminer la descente, nous sommes arrivés à un carrefour où nous avons pris à droite vers Reinosa. C'est un des lieux les plus beaux de l'excursion, étant donné que nous aurons toujours à notre gauche le réservoir de l'Ebro, un des plus vastes du Nord, avec 7.773 hectares couvertes d'eau, avec une capacité de 540 millions de mètres cubes et plus de 20 kilomètres de longueur. Il a été terminé en 1950 et une douzaine de villages ont disparu au-dessous de ses eaux. Dans ses rives il y a d'abondants bétails ; bovins, chevalins et à laine. On traverse de belles villes au bord du barrage, comme Corconte, sauvée des eaux par quelques mètres et fameuses par ses eaux médicinales, recommandées pour les douleurs hépatiques.

La Poblacion, La Costana y Requejo, jusqu'arriver à Reinosa, capitale d'Alto Campoo, laquelle est traversée par l'Ebro, encore jeune, qui la partage en deux quartiers bien différents. A la rive gauche, la zone la plus ancienne, avec la Plaza Mayor, et l'église, qui est la paroisse. A droite le fleuve, qui suit la route générale, s'étend dans la zone la plus moderne et la plus lisse de la ville, avec de beaux bâtiments et des commerces.

A Reinosa naissent diverses routes et nous avons pris celle qui conduit à la station d'hiver de Branavieja. A

quatre kilomètres de Reinosa, dans un parc plein d'arbres et très agréable, se trouve, avec la présence d'une image

de la Vierge dei Pilar, la naissance de l'Ebro.

Nous continuons notre chemin pour arriver au village d'Espinilla. Après un bien mérité repos, nous avons pris la route qui nous conduira au Pico Tres Mares, fin de notre excursion.

Nous commençons l'ascension avec des crampes pas très dures mais longues, qui vont augmenter en hauteur progressivement. Après 14 kilomètres, nous sommes arrivés à la station d'hiver de Branavieja. A partir de cette station, la route se trouve en très mauvaise condition pour la pratique du cyclotourisme, à cause des intempéries de l'hiver. Il ne reste que sept kilomètres, desquels, les deux derniers sont très durs, avec des crampes courtes mais qui ont des pourcentages très forts. Malheureusement pour nous, en arrivant au sommet, 2175 mètres d'altitude, à 15 heures 30 et après 110 kilomètres de parcours, nous n'avons pas pu contempler les Picos de Europa, à cause de la brume. Le Pico Tres Mares reçoit ce nom parce qu'il laisse glisser les eaux du dégel, vers les trois mers qui baignent les côtes de la Péninsule ; la Cantabrique par le fleuve Nansa ; la Méditerranée par l'Ebro et l'Atlantique par le Pisuerga.

José Antonio GAZTELUMENDI

ST. JEAN DE LUZ


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