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Le col du Granon et son frère, le Barteaux !!!

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Comme chaque année, après avoir "dragué" les Monts du Beaujolais, la Drôme provençale, un peu de frontière entre la Savoie et le Valais à la recherche de quelques cols à mettre au palmarès du Club, il est maintenant de tradition d'aller cueillir quelques +2000m dans le Briançonnais.

Les quatre mousquetaires habituels avaient jeté leur dévolu sur le Granon. Pourquoi pas ? Escale donc "Aux Castors", gîte habituel des "Télékom" en entraînement dans les Alpes, mais, aussi, refuge pour une équipe qui apprécie l'accueil, la cuisine... il faut bien, et la piscine pour se requinquer.

Un petit coup au Montgenèvre avec une escapade en Italie pour se mettre en jambes le samedi et plat de résistance le dimanche : l'assaut du Granon. Nous étions avertis : plus escarpé que l'Alpe d'Huez le n°1 des cols durs alpins, selon J-P Merot (9,4 % de moyenne sur les 10 km les plus durs). Etant précisé, toujours selon lui, que les cols d'une moyenne supérieure à 10 voire 12 % et plus, ça n'existe que dans les récits des cyclistes.

En conséquence, nous décidons de faire partir la jeune classe avec un handicap. Jean-Jacques devant, ma pomme, Thierry, Didier et le prof de gym fermant la marche. Petit développement jusqu'à Villard-Laté et puis, de la sortie du village jusqu'aux chalets, une portion très éprouvante de 6 km avec le 32x28 dans les passages à 11 %. Après La Bagine, un petit replat permet de prendre le bidon, car ce jour-là il faisait beau et chaud à l'arrivée au sommet.

L'escalade ayant été rondement menée, nos jeunes proposent immédiatement de redescendre et de faire Lautaret et Galibier. Les ayant gravis plusieurs fois, je préfère consulter la carte 3536OT. J'avais repéré un peu avant l'arrivée au fort, un panneau de bois indiquant : "Crête de Peyrolles" qui était bien, d'après la carte, le point de départ du col de Barteaux (2382m). Une aubaine ! Que 2,500 km de plus pour engranger un plus de 2000 ! La décision est prise pour Jean-Jacques et moi. La route ou plutôt le chemin amélioré peut faire hésiter. Cela a l'air aussi roulant que l'Izoard en 1956 !!! Il y a bien des cailloux certes, mais avec de bons pneus, cela doit passer, avec un peu de chance.
A flanc de montagne, dominant Briançon et Serre-Chevalier, la route suit la ligne de pente. Un petit bosquet de mélèzes, un petit filet d'eau à traverser en mettant pied à terre sur 30 mètres, mais tant pis, on continue. Sur la piste caillouteuse, mais cependant praticable avec prudence, la pente s'adoucit et aboutit à un sens giratoire (même à cette altitude, c'est inouï !). Le col se présente 50 mètres plus haut, dans une prairie sur le GR 5. La vue sur Roche-Gauthier est magnifique à l'est et à l'ouest sur Les Agneaux encore enneigés.

Je n'ai croisé que deux randonneurs qui rejoignaient la Croix de Toulouse, un peu stupéfaits de rencontrer en ce lieu un cyclo, heureux d'avoir franchi un 2000 de plus.

Et Jean-Jacques ? Il a crevé et m'attend au pied du panneau indicateur. "La prochaine fois, on prend le VTT" me lance-t-il à mon arrivée. Je crois qu'il a raison, car il existe d'autres escalades accessibles dans le coin pour étoffer le palmarès des Cent Cols.

C'était le 19 août 2001 et j'avais eu une pensée pour Claude l'Alsacien convalescent qui n'avait pu se joindre à nous... Et pour Jean-Jacques, car, c'était son premier 2000.

Michel MOUTON N°4269

de St Martin-d'Hères (Isère)


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