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Et les mouches...où sont-elles passées ?

Revue N° 25 Page 52

Merci Bernard Giraudeau (ami "100 cols" inconnu) d'avoir, dans le numéro 24 de notre revue, traité "d'étude méritoire" les lignes que j'avais consacrées (n°23) au problème aussi déplaisant qu'énervant du harcèlement que doivent supporter cyclos et cyclotes, de la part des mouches, durant les mois chauds, surtout dans l'ascension des cols.

Hélas, à mon grand regret, je n'ai pu en cours de période estivale 96, poursuivre cette si captivante "étude". Non pas par manque du courage d'affronter ces hordes chatouilleuses, car se sont elles qui n'ont pas répondu à mes avances. Il faut le préciser : l'été dernier je n'ai pratiquement pas vu de mouches.

Mais où donc étaient-elles ? Quel mystère couvre cette absence ? Sur la route, j'ai pourtant connu des heures très chaudes où le soleil "piquait". J'ai connu des ombres plus fraîches, là où ces diptères se planquent habituellement pour s'adonner à leur passe-temps favori : em..... leur proie, en l'occurrence le cyclo. Vêtements blancs, vêtements de couleur, sac de guidon fleurant l'odorante "boustifaille", rien de rien n'a pu décider les commandos bourdonnants à me faire lâcher le guidon pour me filer de grandes claques sur les joues, le nez, les oreilles, faire "péter" des jurons afin de contrer leurs assauts. Ah ! quel plaisir alors, en de si douces conditions de cycler entre sapins et alpages, en pouvant déguster le "cui cui" des oiseaux (des corbeaux aussi mais dans un autre ton...) et le chant des clarines.

Or, pourquoi diantre cette non-belligérence des mouches ? Etait-ce qu'une "mini-mini" bombe mouchonu-cléaire (ça existe !..) aurait décimé, dans ma région, leurs légions ? Car même les taons, dont les grises femelles sont spécialisées dans les prises de sang, n'étaient pas au rendez-vous. Il me fallait en avoir le coeur net pour pouvoir poursuivre (que de ... pou... pou...) mes études.

Décision radicale : j'abandonnais mes cols du Haut Bugey, du Haut Jura pour ceux (jusqu'alors inconnus ) des Vosges. Et là, j'allais constater que dans le Ballon d'Alsace, dans Bussang, dans Platerwassel, dans Hannenbrunner (ouf que de N) et d'autres... il n'y avait pas plus de mouches que dans "mes" Menthières, Cuvery, la Biche ou le Colombier. Bizarre... bizarre... Un doute me tracassait : était-ce qu'en moi, un retour à la forme lointaine de ma jeunesse, me faisait grimper, malgré la chaleur, tous ces cols en franchissant la fameuse barre de 13 km/h, vitesse fatidique pour les mouches qui (d'après mes savants calculs) ne peuvent aller au delà. Chaque fois un coup d'oeil à mon compteur me ramènent à une réalité tellement plus... modeste. Scrutant le ciel, en aucun moment je ne voyais les hirondelles salvatrices qui délivrèrent Bernard Giraudeau en faisant du chasse-mouches. Et pour cause...
Là se sont arrêtées mes investigations nécessaires à la poursuite de la préparation d'une thèse (?) sur ce genre de harcèlement et pour laquelle j'avais déjà tant oeuvré, allant même jusqu'à solliciter des "interwious" auprès d'éminents spécialistes des routes de montagne, notamment un proche voisin suisse, champion olympique sur route à Atlanta : Richard. Lequel devait d'ailleurs me préciser, avec amabilité et sans fierté aucune, que pour lui, les mouches en montagne, il ne connaissait pas. Et ce du fait qu'il franchissait les cols à beaucoup plus de 13 km/h. (heureusement !). Je me suis alors adressé à un spécialiste des "100 Cols", dont je respecterai l'anonymat, il devait m'assurer que pour sa part, il n'avait jamais connu la moindre gène de ce genre dans ses escalades du fait qu'au cours de celles-ci, il fermait hermétiquement les glaces de sa... voiture ! No comment !

Entier reste donc le problème. Et aussi le mystère : lavandin, plus de 13 km/h, hirondelles gobeuses etc... Qui va nous proposer dans la prochaine revue de notre Confrérie des "études méritoires" ?
Et qui pourra me dire où sont passées mes gentilles compagnes ailées en 1996 ? Celles qui agrémentent si bien, par mimétisme, mes radieuses "envolées" dans les cols (y' a la Jeanne qui se marre et dit "oh papy... pas tant que ça les... envolées") !

Paul MAILLET N°856

de BELLEGARDE (Ain)


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