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La source miraculeuse "On n'est pas toujours malchanceux !"

Revue N° 25 Page 39

Ce jour de juillet, nous allons randonner dans la Drôme, à l'intérieur du triangle : Buis-les-Baronnies-Brantes-Le Poet en Percip.
Notre objectif : la Bohémienne par le col de la Jas et le grappillage de quelques nouveaux.

Derrière-nous, à plus de 1000 mètres au dessus de nos têtes, le Mont Ventoux. Nous progressons tranquillement sur la D526. La pente est sérieuse, mais les beaux lacets, tracés dans les bois, sont agréables et nous font oublier nos douleurs.

Les ruisseaux sont arides et, curieusement devant nous, une vieille dame tient à la main un tuyau d'arrosage d'où jaillit une eau claire et fraîche.

Voilà une occasion de souffler un peu, mais surtout par curiosité, nous engageons la conversation.
"De l'eau ! Mais nous en avons toute l'année. C'est de la super source. Moins chère et meilleure que toutes les grandes marques. Les gens viennent de loin en voiture remplir des bouteilles"
Et s'ensuivent quelques anecdotes sur ses bienfaits.

D'ailleurs, ce n'est pas pour rien qu'on l'appelle la source miraculeuse. Montez un peu, vous la trouverez sur votre gauche. Vous pourrez remplir vos bidons sans crainte "

C'est une belle source, qui sort à grand débit, sur le flanc gauche de la montagne et s'écoule au travers d'un petit bassin. Nous faisons le plein et poursuivons notre itinéraire. Satisfaits de notre récolte, nous descendons par le même chemin et nous nous arrêtons, près de la source, pour nous restaurer.

La descente est rapide. Avec André, nous rejoignons la voiture et, inquiets, nous attendons François près de vingt minutes, pour enfin, connaître les raisons de son retard : "l'écrou de blocage du frein avant est tombé dans l'herbe des bas-côtés. Libéré de la tige, l'ensemble est resté suspendu au bout du câble. Je roulais vite, un oeil sur le frein avant qui risquait de s'enfiler dans les rayons, les lacets à négocier, la sacoche qui me gênait, j'ai mis un certain temps pour m'arrêter, avec un seul frein. Mais j'ai eu la peur de ma vie, et beaucoup de chance de ne pas chuter. Un vrai miracle !"
Le voilà le premier bienfait de la source.
François souhaitant retrouver l'écrou spécial, nous remontons quelques kilomètres, en voiture vers l'endroit où il supposait l'avoir perdu. Répartis tous les trois sur 200 mètres, nous cherchons. Mais, retrouver un écrou de 5 millimètres dans une masse d'herbe touffue, et sans trop de repères, relève du miracle. Et pourtant, après un quart d'heure, un cri de joie : le voilà !!
Ne cherchez plus : c'est le deuxième bienfait de la source !

Nous prenons le col de Fontaube pour rentrer. C'est un col que j'aime bien, avec une bonne élévation dans ces lacets superbes. Mais il faut les négocier prudemment. La voiture est puissante. Nous grimpons un peu vite. Dans un lacet un peu court, nous voilà déportés sur la gauche. J'ai aperçu en entrant dans la courbe un véhicule qui descendait juste au dessus de nous. Je pense à cet instant que nous allons nous croiser au milieu du lacet et nous risquons d'être encore au milieu de la route : ça passera... ou boum-boum ! Notre chauffeur a de bons réflexes. Ca va très vite et... ça passe...juste. Ouf !!

La vieille dame avait raison ! Voilà le troisième bienfait de la source. On commence à y croire.
Randonneur, si vous passez à Aiguières, n'oubliez pas de faire le plein à la source miraculeuse.

Henri GRAVEZAT N°3414

de VILLENEUVE les AVIGNON (Gard)


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