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De CHAMBERY au LUITEL, la rayonnante route des "100 cols"

Revue N° 20 Page 11

Ce jour-là, il pleuvait. Depuis des heures et ce, sans vouloir imiter mon illustre compatriote Xavier de MAISTRE, loin de moi une telle imprudence, j'interprétais, à ma façon, une nouvelle version de son "voyage autour de ma chambre". Epuisant... C'est alors qu'après avoir côtoyé le K.O. technique, l'idée me vint de prendre un bol de grand air. De vivre ailleurs... Là-haut, de me revivifier, en feuilletant la déjà copieuse collection des revues du club des "Cent Cols".

Puissant breuvage. Bien vite il me redonnait grand tonus. Si bien qu'en pleine forme j'ai remonté... le temps, au delà de cette année 1972 où un certain Jean Perdoux, amoureux fou de la bicyclette et de montagne, visité par l'aventureux esprit d'une petite reine créait la confrérie des "Cent Cols".

J'ai remonté, remonté les ans jusqu'à une époque où le millésime des fines bouteilles s'affichait entre 33 et 37 (de 1900 bien entendu!). Dans ces années, le centre du monde, pour moi, était... Chambéry. Là, dans la capitale savoyarde, une jeune et sacrée bande de fervents du vélo, non satisfaits de porter sur leur insigne la bannière rouge frappée de la croix blanche, y ajoutèrent un noir lévrier bondissant. Tout un symbole !

Or en ces temps-là naquirent (non... ce n'est pas un récit biblique) entre Nivolet et Granier sur fond de Belledonne, tout d'abord un petit Henri (salué en... fanfare par le 13ème BCA) lequel précédait un autre garçon, tout aussi mignon portant le prénom de Jean (ce qui le prédestinait naturellement à devenir un apôtre de la... bicyclette). Il est juste de préciser qu'à cette époque, ces deux naissances n'éveillèrent pas le moindre écho en moi. C'est qu'alors, mes pensées et mes loisirs étaient répartis entre d'autres occupations ne laissant place à la lecture de l'état civil chambérien. Oui mes loisirs se partageaient, d'une part en promenades romantico-sentimentales vers les Charmettes sur les traces de Jean-Jacques Rousseau et de Mme de Warens, et d'autre part, en randonnées avec les cyclos où, dans les sillages de maîtres incontestés, j'avais rallié ce fougueux et sympathique peloton.
Mais où en étaient nos deux beaux bébés ? Nous y revenons. Je reste persuadé qu'en ces années où naquirent les congés payés, la bicyclette était devenue l'engin idéal concrétisant du même élan : la Liberté et la Joie de Vivre. C'est sans doute la raison pour laquelle, dans une conjoncture aussi favorable, les fées de la route, dispensaient avec une extrême largesse leurs dons sur les têtes d'Henri (Dusseau) et de Jean (Perdoux).

La suite ? Ce fut d'abord Jean Perdoux qui devait avoir le lumineux mérite de donner le jour à notre club des Cent Cols puis, de le propulser si vigoureusement en avant. Henri Dusseau lui a succédé. Avec foi, volonté, gentillesse, il roule sur cette route de la grimpe, vers les sommets qui donnent de plus en plus de rayonnement à cette confrérie où nous nous comptons maintenant plus de 3500.
Une route qui, le 11 juillet prochain nous conduira au col du LUITEL, là-haut au cœur de l'Alpe.

Venez amis ! Venez au Luitel !
Réunis, en grand nombre, sous un chaleureux soleil (promis... juré... il y sera !) en trinquant le verre de l'amitié, les 20 ans (quel bel âge) de notre cher club des CENT COLS.

Paul Maillet

Bellegarde. Cyclotouristes chambériens


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