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DE QUERAS EN PIEMONT ET SI ON FAISAIT LE TOUR DU MONT VISO ?

Revue N° 19 Page 16

Adeptes du Club des Cent Cols, vous êtes prévenus ! Il faut que vous respectiez la règle des 5% : 5 cols de plus de 2000 m pour 100 nouveaux cols franchis. La chasse aux 2000 est ouverte. Voici un circuit qui vous permettra, sans aller loin au-delà de nos frontières et en restant sur des routes revêtues, d'en ajouter à votre palmarès. Une randonnée qui vous fera découvrir aussi de magnifiques paysages et de nouveaux horizons. Car c'est bien là le plus important, au-delà de cette obsédante chasse aux cols.

La nouvelle route du Col Agnel L'aventure commence le vendredi 13 juillet à Briançon, où les neuf participants et la conductrice de la voiture suiveuse, transportant les bagages, se sont retrouvés à la gare. Sept membres de l'A.S. ARRA, petit mais actif club de la région grenobloise, ainsi que Colette et Henri Dusseau. En effet, le président du Club des Cent Cols et son épouse s'étaient courageusement joints à l'équipée.

La mise en jambe se fait en montant le très classique col de l'Izoard. Le petit musée du vélo installé au sommet du col est bien intéressant : il permet à la fois de voir l'ancêtre de notre "petite reine" et de se rappeler les grands moments du Tour de France et de ses champions. On a beau connaître, le spectacle de la Casse Déserte, dans la descente, est toujours surprenant.

Après la halte de midi à Ville-vielle, dans la vallée du Guil, on attaque la montée du col Agnel en début d'après-midi. Avec une certaine appréhension : 1300 mètres de dénivellation, après les 1100 du matin, pour franchir un grand, très grand col, à 2744 mètres.

A Molines, on laisse la route de Saint-Véran pour remonter, à gauche, la vallée de l'Aigues Agnelle. Rapidement, on ne souffre plus de la chaleur, car un petit vent frais vient de face, qui n'arrangera rien un peu plus tard, lorsque les choses vraiment sérieuses vont commencer.

Après Fontgillarde, la route est excellente, refaite à neuf. Arrivés au fond du vallon, on gravit les pentes du col par une série de lacets sur 4 km. Les tronçons face au vent s'avèrent redoutables.

La descente sur l'Italie et le Val Varaita, par une très bonne route, est impressionnante. L'opinion générale : "tout compte fait, je préfère encore monter de l'autre côté". 1800 mètres plus bas, fin de la première journée peu après Sampeyre, à Rore, à l'hôtel Degli Amici. Le repas est de circonstance : deux hors d'oeuvre, deux plats de pâtes, deux viandes garnies, sans oublier les gelati !
Le Belvédère du Viso.

C'est le clou du voyage : la montée au col de Sampeyre est splendide : forêts, prairies, petits hameaux accrochés à la pente, avec, comme toile de fond, le mont Viso qui domine le paysage. La route est excellente, nouvellement refaite. La carte italienne indique 14,2 km de montée, la carte Michelin 18 ; ce n'est ni l'un ni l'autre, mais 16 km. Une pente sérieuse, sévère même au début, pour 1300 mètres de dénivellation.
La descente sur Stroppo et le Val Maira est délicate au début, avec une mauvaise route pentue. Cela s'améliore à mi-pente. Le contraste est saisissant entre le Val Varaita, riant et verdoyant, et le Val Maira, sévère et escarpé. Arrivés sur la grande route qui descend la vallée, ce n'est plus qu'une aimable formalité jusqu'au débouché dans la grande plaine du Pô.

Peu avant Bousca, on prend la direction Nord pour franchir le petit col de Rossana, qui escalade les derniers contreforts séparant les deux vallées Maira et Variata. De même, un peu plus au nord, après Venasca, on franchit le col d'Isasca et descend à Saluzzo et la vallée du Pô.

Il ne reste plus, pour terminer l'étape, que 25 km de plat au milieu des cultures irriguées. En évitant la grande route jusqu'à Cavour pour rallier Osasco à 5 km au sud de Pinerolo. Cette fin d'étape, apaisée dans la grande plaine, ne sera pas anodine : "on en a plein les pattes".

Ce sera la conclusion de tout un chacun en arrivant à l'hôtel. Montée à Sestrière un Dimanche Matin.
C'était la canicule dans la plaine et c'était dimanche ! Nous empruntons la route qui monte à Sestrière, vers la fraîcheur... accompagnés de quelques (!) voitures. En fait, ce fut pendant 30 km, à partir de Pinerolo, un convoi continu. Les choses s'arrangèrent plus haut dans la vallée. C'est une montée lente en paliers, plutôt un faux plat montant : certains apprécient, d'autres pas.

La montée devient franche à partir de Traverses, où l'on quitte la vallée de la Chisone pour se hisser jusqu'à Sestrières : au total, 1700 mètres depuis la plaine. Le temps d'avaler un dernier plat de spaghetti et c'est la belle descente sur Cesana, dans la vallée de la Dora Riparia, puis la montée au Montgenèvre et la descente sur Briançon avec, au passage, un regard sur l'entrée de la merveilleuse vallée de la Clarée.
Au total, un beau circuit avec, comme temps forts, le col Agnel et la montée au col de Sampeyre.


FICHE TECHNIQUE

1ère ETAPE : Briançon, col d'Izoard (2360m), Château-Queyras, Molines, col Agnel (2744m), Sampeyre.
105 km, 2550 m de dénivellation. Hébergement à RORE, Hôtel Degli Amici - Tél : 19 39 175 96 119

2ème ETAPE : Sampeyre, col de Sampeyre (2284m), Stroppo, Dronero, col de Rossanna (617m), Venasca, col d'Isasca (770m), Saluzzo, Cavour, Osasco.131 km, 1550 m de dénivellation. Hébergement à Osasco (près de Pinerolo), à l'Hôtel Nuevo Piemonte (correct mais bruyant) - Tél :19 39 121 541138

3ème ETAPE : Pinerolo, col de Sestriere (2033m), Cesana, col de Montgenèvre (1850m), Briançon. 92 km, 2150 m de dénivellation.

Au total, 330 km et 6250 m de dénivellation.
Cartes Michelin 77 Kummerly & Frey Val d'Aoste-Piémont 1/200.000

Georges CLERC

Lyon


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