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Variantes en Oisans

Revue N° 12 Page 28

De nombreux aficionados des Alpes trouveront bien présomptueux à un pauvre parisien de parler avec assurance de l'Oisans et pourtant je me lance, avec le risque évident de faire découvrir mes ignorances, simplement pour dire que j'ai aimé les recoins de cette région, un week-end du 15 août, en en découvrant un peu plus que n'en révèle le classique B.R.A. (les seules images de l'Oisans étant pour beaucoup la vallée de la Romanche embrumée de chaleur ou de pluie, encombrée de véhicules bruyants et la Rampe des Commères).
Les variantes évoquées ici sont pratiquement toutes "roulables".

Alpe-d'Huez :
S'il y a une route à éviter, c'est bien la classique D 211 depuis Bourg-d'Oisans, sauf pour "frimer" sur un vélo rutilant et en maillot publicitaire. De plus, on y cuit au soleil d'août, les lacets judicieusement disposés permettant de répartir la cuisson. Montons donc par Allemond, que l'on atteint d'ailleurs de Grenoble en évitant Rochetaillée par la petite route de Baton (2 km après Livet, à gauche au pont). Là, frondaisons et silence garantis, sous les vertigineux rochers de Belledonne. On monte ensuite en deux lacets le talus gazonné du barrage, on prend la route Villard-Reculas, en une montée sévère mais à l'ombre. Emerveillement garanti au bout de 5 - 6 km, quand on atteint la corniche au-dessus de la Romanche, avec un faux plat en prime. Belledonne, le Taillefer, la vallée d'Olle et le délicat damier de cultures au-dessous de Villard-Reculas, vieux village et constructions neuves, dans les prairies. Des pistes (à vérifier) permettent de monter directement vers le col de Poutran mais la suite de la corniche vers Huez est tellement extraordinaire ! Bourg d'Oisans, la vallée du Vénéon, le Glacier du mont-de-lans... Ne pas rater un virage, 800 mètres de vide vous contemplent !
On sort en légère descente sur Huez, que l'on traverse vers le haut. Au bout de 3 km 5, le banal et démesuré Alpe-d'Huez vous accueille. A remarquer : le logement de fonction du receveur P.T.T., qui doit susciter des vocations !

Col de Poutran :
Facile, pas vraiment sur la route mais dans l'herbe toute proche. Je vous souhaite d'y admirer comme nous un rapace gigantesque - aigle probablement, planant dans une superbe indifférence - et de couper aux bruyantes évolutions des modèles réduits d'avions. Plus loin, petits lacs et grands parkings...

Col de Sarenne :
Passer en contrebas de l'aéroport. D'ailleurs le décollage est étonnant à voir. Faire un peu plus loin la causette aux archéologues amateurs et continuer sur la route empierrée qui longe le ravin de Sarenne. Avant de descendre il y a une voie romaine que l'on croise, d'après la carte mais je ne l'ai pas vue. La route, toujours (mal) empierrée, descend dans le ravin vers l'est. Nombreux marcheurs, le GR 54 est proche. Après le passage d'un beau torrent, un seul lacet (la route a été refaite) mène au col de Sarenne (2009 m sur les cartes routières). Si on monte de 10 m à l'est, on est récompensé par un panorama sur le massif des Ecrins. Maintenant, une nouvelle piste rejoint Perron (route) puis Clavans depuis le col. Il est alors tentant d'enchaîner par Besse puis la nouvelle route en terre qui fait le tour de Sitrière, en passant à 2300 m (là on est vraiment face aux Ecrins) avant la descente rapide sur Mizoin, au-dessus du lac de Chambon.

Cols de Cluy et de Maronne :
Du col de Sarenne, on redescend vers le sud et on prend à gauche en bas du lacet sans traverser le torrent. La route, toujours mauvaise, mène au col de Cluy (1 km 5 de montée). Dans l'herbe et rien de nouveau... Revenir alors sur ses pas pour prendre le chemin d'exploitation qui contourne la crête de gauche. Plus une voiture, une paix royale, les Grandes Rousses et la verrue de l'Alpe-d'Huez en face. Faux plat qui tourne vers l'ouest puis le sud, pour dégringoler sur le col de Maronne. Les casse-cou peuvent tenter la descente sur la station de ski au sud : 300 m démentiels, à la limite de l'adhérence ! Les autres feront le lacet à gauche.
Suit un goudron sensationnel, vers Auris puis le Cerf. Voici pour terminer la corniche ahurissante (c'est à admirer d'en bas aussi) vers Armentier. Cœurs sensibles s'abstenir de regarder autre chose que la route, les belles divagations du Vénéon par exemple, d'autant que les parapets sont rares et éviter de faire le tour dans l'autre sens, avec le vide à l'aplomb de la pédale droite !
La Bérarde :
Classique mais route tellement belle, d'ailleurs à faire impérativement au soleil levant, sans trop de circulation. Le pont du diable, la vue de Champhoren, etc. Si on n'est pas marcheur, n'aller jusqu'à la fin de la route que pour le B.P.F. car le village de la Bérarde même est plus parking que belvédère. Des pourcentages respectables après Bourg-d'Arud et avant Saint-Christophe font apprécier les mini-développements.

Cols Saulude et de Saint-Jean :
Sur la route du col d'Oronon depuis Bourg-d'Oisans, on prend à gauche au pont d'Oulles la route de Villard-Reymond. Foret fraîche et framboises. De redoutables pourcentages annoncent les deux tunnels (150 m par km). On redescend en dessous du village et on y remonte vers le versant complaisamment exposé au soleil. On peut jauger, en face à l'ouest, le Pas de l'Envous (2074 m), muletier tentant au-dessus d'Oulles.
Le goudron s'arrête au village et le col de Saulude se perche quelques virages plus loin, dans l'herbe. Vue sur les grandes Rousses, la Romanche et les cols précédents. Arrêt pique-nique conseillé sur les bancs.
De là, restant au-dessus de la lisière de la forêt, un large sentier en corniche mène au-delà de la cime de Pregentil au col Saint-Jean, herbeux et sympathique, au panorama plus large. Arrêt sieste conseillé, avant la descente.

Cols du Parché et de l'Ollière :
De La Mure, on monte à Frugière puis Combalberte. Une résidence moderne domine tout ça (station de ski mais sans piste ?). On s'y hisse en quelques lacets par Comboursière, on la contourne et voici un rond-point qui termine la chaussée.
A gauche part en descente la route forestière de la cabane des Cloutons (1915 m). C'est raide par endroits, c'est caillouteux mais ça rejoint le col de Parché (2003 m), après une belle corniche, un versant herbeux et la cabane des bergers. Sans brume, la vue doit être sensationnelle sur le Vercors et bien d'autres choses...
Après le col, on peut rejoindre facilement la Morte au nord-est par le fond du vallon, le chalet des pâtres puis les pistes des remonte-pentes de la Crète du Grand-Serre. On peut aussi se laisser tenter par le facile col d'Ollière, en contournant le Pérollier par la piste puis le sentier presque à niveau vers l'est puis le sud. Le Taillefer est impressionnant, les bergers et troupeaux font d'agréables rencontres, les pointes rocheuses de l'Oreille du Loup sont toutes proches.

L'année prochaine ou un jour :
Après le Brevet élémentaire de l'Oisans, j'envisage le Brevet Supérieur, avec par exemple :
- la piste évoquée plus haut, entre Besse et Mizoin, pour sa vue sur la Meije,
- les pistes nombreuses au-dessus des Deux-Alpes (jusqu'à 2500 m et plus),
- la traversée muletière du pas de l'Envous entre Oulles et La Morte... mais nombreux cailloux à prévoir !
Somme toute, comme chacun sait, on n'a jamais fini...

Références :
1996 m Col de Poutran NGC 33 - 214
2009 m Col de Sarenne NGC 38 - 215
1801 m Col de Cluy NGC 38 - 178
1697 m Col de Maronne NGC 38 - 167
1680 m Col de Sautude NGC 38 - 166
1842 m Col Saint-Jean NGC 38 - 185
2003 m Col du Parché NGC 38 - 216
2026 m Col de I'Ollière NGC 38 - 222

N.B. NGC, même pour les astronomes, c'est bien sûr le nouveau Guide Chauvot !

Joëlle et Philippe GIRAUDIN

PARIS


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