Revue N°5 page 39

MON CENTIEME COL

 

Le 7 août 1975, Monsieur Perdoux m’a remis la médaille des “Cent Cols” au Col de Balès.

Mais c’était à crédit car je n’en avais fait qu’une cinquantaine, et je devais payer la différence pour la mériter. Aussi, en attendant, je l’avais épinglée sur un panneau avec les autres médailles, mais elle était recouverte d’un papier. Quand allais-je passer mon centième col ? Cela est arrivé le 18 septembre.

Ce samedi donc, avec mon père, nous sommes allés en début d’après-midi jusqu’au Col de Coupe (732 m) à vélo. C’est de là que part la route forestière qui mène au Col de Couradabat (1028 m).

C’est d’abord un chemin très pentu qui n’a jamais connu le goudron, et qui dans son premier kilomètre nous fait monter à plus de 800 mètres. Mais, à cette côte succède une descente jusqu’à l’embranchement d’un chemin qui mène à Esparros. De là, on commence à apercevoir le col et la route qui y accède.

Après un virage à droite dans le creux d’une vallée, la “ chaussée ” devient très mauvaise et se redresse de nouveau. Devant nous se dessine la cambrure du Col de Couradabat. La progression est difficile, non pas à cause de la pente, mais par la “ caillasse ” qui bloque constamment les roues de nos montures.

Malgré cela, tantôt à pied, tantôt sur le vélo, nous ne tardons pas à fouler la pelouse qui marque le passage sur l’autre versant.

C’est pour moi une “ première ”, et pour mon père aussi. Nous nous asseyons sur l’herbe fraîche pour goûter et profiter du grand calme qui est seulement troublé par le passage de quelques moutons et de leur berger avec qui nous faisons un brin de causette.

Nous aurions été contents de rester un moment de plus, mais il se faisait tard, et la descente sur Esparros allait nous prendre plus de temps que la montée. La route est encore pire que celle du col.

Quoiqu’il en soit, je suis très heureux car, non seulement, j’entre à la confrérie des “ 100 Cols ”, mais je passe, en même temps, le cap des 200 000 m à l’ “ Ordre des Cols Durs ”.

Voilà, Monsieur Perdoux, ma dette payée. Malgré tout pour 1976, je vous donne 7 % d’intérêt et j’attends le diplôme qui concrétisera ma liste. Alors, je dévoilerai la médaille que j’aurai ainsi gagnée pour de bon.

Pierre CAUBIN de Gourdan-Polignan (13 ans)