Revue N°1 page 31

CYCLOTOURISME EN GRANDE-BRETAGNE

par Noël HENDERSON de LEEDS (Angleterre)

 

Vous ne connaissez pas le cyclotourisme en Grande Bretagne ? Faites attention alors, quand vous vous y rendez ! Ce qui est certain, c'est que les constructeurs des chaussées ne sont pas doués d'une vive imagination. On file tout droit pendant quelques kilomètres et puis ... on est face à face avec la montagne.

Pas de virage en épingle. Pas même d'avertissement. On monte. Et souvent droit devant avec du 20%. Quelque part, il en est de pire. Aux Cornouailles, par exemple. Pas assez méchant que chaque village se fait approcher par son petit chemin propre à lui. Mais non ! Vous plongez à fond dans un chemin en cailloux, vous arrivez au joli village au bord de la mer, et vous voyez qu'il n'existe  que la seule route pour en sortir.

Au célèbre Pays des Lacs, où sont nés plusieurs des poètes anglais, tels Monsieur Wordsworth, c'est pas comme ça, mais quand même. Je vous jure qu'il vaut mieux passer une journée alpestre -Galibier, Izoard et autres- que de vous promener dans ce maudit coin du Royaume Uni. Vous flânez doucement au bord d'un beau lac. Si vous êtes Savoyard, vous pensez peut-être à Lamartine. Enfin, la route vire soit à gauche, soit à droite. Plus de lac.

Six kilomètres, il y en a encore, mais pour arriver, il faut tirer le 42 x 28 si vous êtes décidé à ne pas mettre pied à terre. Tous les deux kilomètres, il faut changer de vitesse et là, on ne change pas du pignon 20 au pignon 22. On change du 50 x 16 au 42 x 28. Encore deux kilomètres et on rechange. Puis ça recommence. Et c'est comme ça que vous passez la journée.

Ce n'est pas comme ça partout évidemment. Auprès de la Mer du Nord, en East Anglia, il n'y a pas de côtes. Si vous y montez à cent mètres, vous êtes alpiniste. Mais il y a du vent.

Et quand ça souffle, il n'y a rien à  faire. Vous connaissez sans doute le Mistral ? Mais dans la  vallée du Rhône, on peut s'abriter. En East Anglia, non ! Pas  d'abri, pas de pitié !

Le coin le plus commode, c'est le centre de l'Angleterre. Malheureusement il n'y  a rien à voir, sauf la ville de naissance de Shakespeare, ce qui n'est rien qu'une satellite américaine. Pour apprécier l'Angleterre, il faut garder la côte. Mais en la gardant, gare à vous !

Noël HENDERSON