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Le dopage

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Le 10 juillet dernier, le Tour de France démarrait. Dans la foulée, éclatait le scandale du dopage qui fit l'effet d'une bombe et cela, dans tous les milieux de la société.

Pour beaucoup ce fut une révélation alors que le dopage existe depuis une cinquantaine d'années au moins comme j'ai pu le constater de visu alors qu'avec mes frères, nous étions sur le parcours de l'un des premiers tours d'après guerre. J'en possède même un document photographique. Alors pourquoi avoir attendu si longtemps pour en parler et pourquoi s'être attaqué en priorité au Tour de France? Je me pose la question suivante : où veux-t-on en venir ? On nous abreuve de locutions toutes faites: "la Police fait son travail..., la Justice fait son métier.." Je ne dis pas le contraire mais en réalité, qui tire les ficelles dans la coulisse et dans quel but ?

On parle beaucoup de l'immense popularité du sport cycliste en général. La télévision nous montre des foules enthousiastes, si nombreuses que celles des stades font pâle figure à coté, la vraie liesse populaire qui accompagne ces épreuves, mais on oublie ceux que cela gène et ils sont nombreux même s'ils se taisent : routes fermées à la circulation des journées entières, voitures bloquées dans des endroits où leurs conducteurs n'avaient nul envie de s'arrêter, hôtels complets, bruits et nuisances de toutes sortes alors que l'étape est terminée depuis plusieurs heures, etc...

L'équipe Festina était à peine sortie du Tour que déjà, une certaine presse, qui n'est pas celle du bon peuple, demandait ni plus ni moins que d'arrêter le Tour.

Le comble c'est que ce spectacle est gratuit. Voilà qui est intolérable pour ces gens là que des millions se perdent ainsi sur les pentes des grands cols et qui seraient mieux sur des comptes bien à l'abri de la fiscalité. Alors si l'on interdit les courses cyclistes, on se débarrasse de tous ces gêneurs qui ne rapportent rien. En frappant le Tour de France, c'est bien sûr la tête que l'on frappe. Mais hélas, le reste, c'est à dire le Vélo en général ne tarderait pas à suivre.
Je vois un peu votre étonnement en lisant ma prose "il se fait vieux notre ami Lorimey ! il radote !" A 75 ans c'est bien possible. Il y a un peu plus de 40 ans en arrière, j'étais dans la Police Routière , une fonction qui me mit au contact de gens pas très reluisants malgré leur aspect BC-BG, dont le but était de s'approprier le réseau routier pour eux seuls et pour en chasser tout le monde. C'était déjà fait pour les piétons, restaient les cyclistes. Que n'ai-je pas entendu : leur interdire les routes nationales ou les tolérer à leurs risques et périls, les faire rouler à gauche, pour les faire plonger dans le fossé sans doute ! Je n'invente rien, tout cela s'est dit en ma présence et avait même fini par indisposer mes chefs.

Qui étaient ces gens là ? Des hommes politiques? De hautes personnalités ? Pas du tout, des gens inconnus du grand public, des gens dans l'ombre, ceux qui traînent dans d'obscures coulisses où l'on parle et où l'on fait beaucoup d'argent. Des loups revêtus de la peau de brebis, dont parle l'Ecriture, qui ne sortent au grand jour que sous le couvert d'associations des plus respectables et dont ils se soucient fort peu.

Aussi comme à l'époque j'avais alerté le milieu cyclotouriste Lyonnais, j'estime qu'il est de mon devoir d'alerter notre Confrérie et tous ceux, qu'ils soient champions professionnels ou pédaleurs du dimanche, avant qu'il ne soit, je le crains, trop tard.

René LORIMEY N°5

de VILLEURBANNE (Rhône)


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