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Les refuges Napoléon dans les Alpes du sud

Revue N° 27 Page 46

Avec l'arrivée des beaux jours et peut-être un peu las des randonnées bourguignonnes, certes bien belles, l'envie de partir se précise et les projets d'hiver élaborés au coin du feu ressortent.

Si d'aventure, vous franchissez, en V.T.T ou en randonneuse, les grands cols des Alpes du sud, ne soyez pas surpris d'y trouver des refuges dits "Napoléon" transformés avec le temps en hôtels restaurants comme....celui du col de l'Izoard. Voici leur histoire :

Le col de l'Izoard (2360 m), aux horizons plus lunaires qu'alpins, est le passage obligé entre les vallées du Briançonnais et du Queyras par une route pittoresque construite par l'armée en 1893. Sur son versant nord, au-dessus de la forêt, à 2280 m, se dresse une bâtisse dénommée: Refuge Napoléon. Pourquoi cette appellation ?

Napoléon 1er, déchu par le Sénat, et obligé d'abdiquer à Fontainebleau, se retire sur l'île d'Elbe le 10 avril 1814. Le 26 février 1815, il quitte sa retraite, débarque à Golfe Juan et arrive à Paris le 21 mars. Au cours de ce périple, il fait étape à Gap où il reçoit un accueil des plus chaleureux, et la route empruntée pour son retour est alors dénommée : La route Napoléon. Victorieuse à Waterloo, l'Europe coalisée envahit de nouveau la France et, cette fois, l'Empereur confié à l'Angleterre est embarqué pour Ste Hélène où il meurt en 1821. Au cours de son exil, il rédigera son testament sur lequel est précisé : qu'en remerciement du chaleureux accueil que lui a réservé la ville de Gap lors de son passage, il assigne au département des Hautes-Alpes une portion de son domaine privé.

Napoléon III, pour satisfaire les voeux de son oncle, après que la Restauration n'ait pas cru bon d'y donner suite, propose la construction de huit refuges. Mais faute de crédits, six sur les huit prévus seront finalement érigés sur des points stratégiques :
1) Au col du Noyer (1664 m), commune du Noyer, sur le CD17, entre les vallées du Champsaur et du Dévoluy. Détruit par un incendie en 1947 et reconstruit (pas de façon identique) par son gardien Auguste Blanc qui en est devenu le propriétaire. Est fermé en hiver.

2) Au col de Manse (1268 m) commune de Romette, sur la N544. Fait communiquer le bassin Gapençais avec le Champsaur.

3) Au col de Vars (2109 m) à l'altitude 1990 m, commune de Vars, sur le CD902 entre Guillestre et Barcelonnette. La route des Grandes Alpes.

4) Au col de l'Izoard (2360 m) à l'altitude 2290 m, commune de Cervières, sur le CD902. Relie le Briançonnais au Queyras. C'est le plus haut de la route des Grandes Alpes. Est fermé en hiver.

5) Au col Lacroix (2297 m), commune de Ristolas, sur le sentier qui conduit du Queyras vers l'Italie (Val Police). Détruit par l'armée italienne en 1940, déclaré sinistre de guerre et reconstruit à Ristolas (mairie). Est fermé en hiver.

6) Au col Agnel (2746 m), commune de Molines, sur le sentier entre le Queyras et l'Italie (Varaita). Détruit par une avalanche et non reconstruit.

Les refuges des cols d'Agnel et Lacroix, ont fait l'objet de la même cession du 13 avril 1893 de la part du Conseil Général en faveur de l'état (Ministère de la Guerre) et l'armée occupa ces deux refuges frontaliers jusqu'à leur disparition.

Vous souhaitant bonne route à tous et en espérant de tout coeur vous rencontrer sur ces routes ensoleillées.

Michel PARIZE N°4173

de FONTAINE les DIJON (Côte d'Or)


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