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Thonon-Trieste ?... à la portée de tous !

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Pour réaliser une telle randonnée, il faut d'abord la désirer, en rêver, et la préparer minutieusement, sur le vélo accessoirement, mais aussi sur le papier. Six mois auparavant, avec Bernard, nous avons établi les étapes. J'ai ensuite contacté le consulat suisse à Villeurbanne, l'Office national du tourisme italien à Paris. Par ce biais, j'ai obtenu les listes d'hôtels des villes étapes. Au fait, comment les déterminer ?

Par le kilométrage, puis par la dénivelée. Ne pas se prendre pour Superman...
Encore devrons-nous tenir compte du temps : faudra passer : qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente... Nous raccourcissons donc volontairement nos étapes. Ainsi, plus de temps sera consacré aux photos (380 seront prises) et aux extras. Nous pourrons aussi prendre le téléphérique du Pordoï et admirer le sommet des Dolomites, panorama étrange et superbe, ou contempler le lac de Locarno en savourant une glace à Ascona...

Finalement 10 étapes seront prévues, pour un maximum de 12 autorisées. Pour la première fois nous bénéficierons du luxe d'une voiture suiveuse (mes parents). Nous voyagerons donc légers, sans le fourbi habituel. Toutefois la sacoche avant demeurera pour l'appareil photo et le K-way.

Le voyage s'est déroulé normalement, sans incidents majeurs. Les paysages étaient à la mesure de la randonnée : grandioses. L'entente et la sympathie ont bien régné. Nous avons souvent roulé ensemble, nous attendant en haut des cols.

Nous avons d'ailleurs très vite compris qu'il était inutile de foncer pour arriver à 15h à l'étape ; nous avons ainsi pu profiter du paysage, admirant une église, un vieux pont, une cascade ou les majestueux glaciers environnants.

Thonon-Trieste : une suite d'aventures. C'est la patronne du gîte des Centfontaines qui ne me fait pas payer le couchage ; mon matelas était à même le sol, mais j'ai rudement bien dormi. C'est un couple de suisses qui nous offre spontanément une bouteille de vin pour notre repas à Sion. C'est Bernard qui descend les +2000m en manches courtes. C'est Jean qui flirte avec le vent à 90,5 km/h dans le Simplon (à la descente ..!). C'est aussi les brugnons savourés dans la descente du Splugen Pass, les "gelati" à Ascona, Bolzano, les pique-niques dans le Passo di Bernina à 2200m, dans le Stelvio à Umbrailpass à ... 2502m, dans le Passo delle Palade ou ailleurs. C'est l'immense lac au Passo del Maloja, le chic de celui de St Moritz, le superbe d'Auronzo, le calme du Passo di Valparola, le glacial du San Bernardino ...
Thonon-Trieste : c'est une bonne quantité de pâtes descendues un peu partout, du buffet de la gare de Brig au refuge super accueillant du Sella Ciampigotto, en passant par les restaurants de Bellinzona, Chiavenna, Livigno, Silandro et les autres ... C'est le déchiffrage laborieux des menus allemands et italiens et le résultat surprenant dans les assiettes et les verres ... Et un lait fraise chaud, un !

Ce sont aussi les rencontres avec les marmottes au Passo di Valporela, d'une vache dans le Splugen Pass, des chèvres dans la descente du Stelvio... C'est le ratissage des fraises des bois dans le Passo delle Palade (Bernard et moi - Denis boit son thé au sommet, Jean rame derrière...). C'est le Coca bu au refuge Lavaredo à 2454m, les saucisses du pique-nique style chorizo qui donnent une soif terrible (merci maman!). C'est les parents qui nous chassent devant alors que nous sommes derrière. Quelle rigolade, mais quelle engueulade paternelle (c'est Denis qui a tout pris, moi je prenais une photo 300m derrière - d'où l'intérêt de prendre des photos !). Ce sont les petits déjeuners à l'autrichienne avec charcuterie, fromage, céréales, beignets, gâteaux, fromages blancs, pain, beurre, confiture à volonté. C'est la douche cabine de Bolzano avec un robinet à l'intérieur et un autre à l'extérieur. C'est Jean qui se trompe de route au Sella Marcilie et qui grimpe dans les alpages. C'est Bernard et Denis qui, à Sistiana ne comprennent pas la signification d'un panneau et qui déambulent 1/4 d'heure plus tard au milieu d'un camp de naturistes! C'est les vélos que nous hissons au 3ème étage de la pension à Trieste. (C'est ça ou l'on repart, dit Bernard à la patronne qui comprend le français ...) C'est Jean qui prend des brouettes pour passer certaines côtes et ce sont les franches rigolades d'un voyage fantastique qui n'a duré que 10 jours, malheureusement ...

Faire Thonon-Trieste, c'est une soif d'aventures, une folle envie de voyager, de partager pendant une dizaine de jours l'émotion que procure un parcours inoubliable. Après un tel voyage on ne rêve que d'une chose : repartir pour revivre des sensations fantastiques...

Jean Louis BORACH N°1248

de LYON (Rhône)




Randonnée officielle de 1180 kilomètres, franchissant 44 cols (dont 17 de + de 2000m), 22 131m de dénivellation. Créée et organisée par l'un des nôtres : Georges ROSSINI

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