Page 19b Sommaire de la revue N° 27 Page 20b

Anecdote

Revue N° 27 Page 20a

Je ne me souviens plus de la date exacte, alors disons dans les années 1975. Lorsque j'effectuais de longues randonnées, le soir au coucher, j'étais sujet à des sortes d'étouffement, le cœur battant la chamade. Il fallait que je m'assoie et que je respire profondément. Mon épouse me tapait dans le dos au début, puis elle s'est lassée.

J'ai pris rendez-vous chez mon généraliste, qui m'a adressé à un cardiologue. Examen complet : cœur absolument normal - 60 pulsations au repos. Mais les problèmes ne disparaissaient pas pour autant. Je ne comprenais pas le pourquoi du comment de ces palpitations. Mon épouse me composait des repas simples et équilibrés. Alors ! ...

Trois mois après ma visite chez le cardiologue, assis de nouveau dans mon lit, et toujours ces étouffements et le cœur en déroute. Une idée me vient, je vais au réfrigérateur, prends une bouteille de coca cola (je suis obligé de nommer cette boisson), boisson que je prenais en été pour étancher ma soif.

Eurêka ! comme a dit Archimède, enfin j'avais trouvé. Sur la capsule de la bouteille, en petit, mais tout petit, il y avait écrit : "caféine".
Or je ne buvais plus de café depuis fort longtemps, mon cœur ne supportant pas la caféine. J'avais eu quelques problèmes avec le café. Je me souviens notamment que lors d'une Randonnée des Crêtes Cévenoles (280 km), au petit matin, pour faire comme les copains, j'avais pris un café. J'avais failli abandonner, malade dans le col qui suivait ; une boisson gazeuse avait fait disparaître cet état.

Peu de temps après, notre docteur passait à notre domicile pour mon épouse - s'il n'avait que des clients comme moi, il pourrait mettre la clé sous la porte - et je lui racontai que j'avais trouvé la solution à mes problèmes. Alors là, je m'en souviendrai toute ma vie ! Il a levé les bras au ciel en s'écriant : "Mais qu'allez-vous boire ces boissons étrangères !"

Il avait raison, et depuis, en été, pour me désaltérer, je bois un pastis, guère de pastis, beaucoup d'eau. Mes proportions : un petit tiers de pastis, et six grands tiers d'eau fraîche. Je pense que vous connaissez tous cette réplique, avec l'accent méridional. Bien sûr.

Voilà, voilà, voilà, tout va bien depuis.

Réné BERARD N°31

d'ORANGE (Vaucluse)


Page 19b Sommaire de la revue N° 27 Page 20b