Page 31 Sommaire de la revue N° 26 Page 32b

J'ai roulé sur la lune...

Revue N° 26 Page 32a

Depuis quelques années j'en rêvais, aujourd'hui j'ai réalisé mon rêve: "j'ai roulé sur la lune". Le Parc national du Teide, dans l'île de Tenerife, aux Canaries, c'est lunaire.

Ma première sortie: un petit tour pour sentir la circulation. Les routes sont assez bonnes, il y a beaucoup de voitures mais les conducteurs sont très courtois. Il y a souvent sur le bord des grandes routes, des bandes d'urgence, pas toujours très bonnes mais plus tranquilles.

Voici le grand jour : départ de Puerto. Beaucoup de fleurs : hibiscus, poinsettias, bougainvilliers. Des bananeraies, orangers, avocatiers, havres de verdure... magnifique ! Je suis au pays du printemps éternel. Plus haut la vigne, les légumes. Plus je monte plus les vues sur Puerto et la vallée de la Orontava sont splendides. Le vert des bananiers, le blanc des maisons, le bleu de la mer : joli tableau.

Vers 900 m, je rentre dans la forêt de pins et de bruyères arborescentes. Zone des nuages, aujourd'hui il fait beau. A 2000 m les champs de lave apparaissent ainsi que mon premier col : Portillo (2030 m). Montée régulière sur 40 km. Ensuite trois autres cols à + de 2000 m sur 15 km jusqu'au col Montana Rajada (2210 m).
Je roule dans l'extraordinaire monde minéralogique du "Las Canadas", volcan effondré. Ici, seuls les genêts poussent entre les blocs de lave. Marée pétrifiée, torrents de pierres qui rappelle des temps apocalyptiques où le magma incandescent jaillissait du Teide. La haut à 3700 m la neige s'accroche aux fleurs, bananiers ! Quel contraste. Quinze kilomètres qui comptent dans la vie d'un cyclo.

Quelques jours plus tard je remonterai par une autre route. Après avoir peiné malgré mon 30x28 pour gravir quelques côtes de + de 20% du coté de la Matanzo et Agua Garcia, j'arrive en descente à la Esperenza. Très belle forêt de pins et de bruyères. Je suis sur la route des crêtes qui sépare les deux versants de l'île offrant des vues splendides; tantôt sur le littoral nord très luxuriant, tantôt sur le sud particulièrement aride. Les belvédères sont de plus en plus beaux.

Au col de la Crucita, la vue se dégage sur le Teide, la route s'élève ensuite dans un décor aride jusqu'au col Izana (2294 m) et au col El Alto. L'endroit est silencieux, féerique difficile à décrire.

60 km de montée, 11 cols de + de 2000 m. Je suis heureux... "J'ai roulé sur la lune".

Yvon DAUTAIS N°1666

de GUER (Morbihan)


Page 31 Sommaire de la revue N° 26 Page 32b