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V.T.T. dans le Vercors

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Le Vercors c'est la nature, d'immenses plateaux calcaires bordés de hautes falaises creusées de profondes gorges et percées de grottes magnifiques. Ce sont autant d'éléments se prêtant à la pratique de la randonnée pédestre, équestre, cycliste mais aussi au ski de tond, à la spéléo, à l'escalade, au canoë, au vol de pente... un formidable terrain de jeu apprécié des amoureux de la nature loin du bruit des villes et des stations "branchées".

Le Vercors, c'est aussi le lieu où des hommes ont résisté héroïquement, comme aux Glières, face aux Allemands pendant l'été 1944. Les résistants qui ont choisi de vivre libres ou mourir ont payé un lourd tribut de leur combat; plusieurs villages ont été incendiés.

C'est ce décor qui a été choisi par quatre cyclos du Semnoz lors de leur randonnée V.T.T. effectuée au départ de Vassieux en Vercors les 18 et 19 juillet 1994.

Le programme comportait deux circuits nord et sud agrémentés de 29 cols.

Ce fut pour Théo Sonnerat, l'aîné du groupe des quatre valeureux cyclos, l'occasion de gravir son 5OOeme col, même si ce dernier (le col du Souillet) ne culmine qu'à 1108 mètres, il revêt un caractère symbolique dans la carrière d'un cyclo-collectionneur. Une Clairette de Die marqua l'événement au gîte tenu par Maryse Callet au quartier Rochebonne. Le rapport qualité-prix allié à la gentillesse de la propriétaire méritent bien un peu de publicité. C'est un endroit idéal pour randonneurs de tous poils; ils y trouveront le calme, le réconfort, la convivialité des vrais amoureux de la nature et de la vie simple en montagne.

Malgré le Topo de Poty, certains cols ne sont pas évidents à trouver, tels le Pas du Souillet, le Pas du Pré, le Pas de bon usage ou le Pas du Rat. Carte IGN au 1/ 25 000, altimètre et boussole sont alors des auxiliaires précieux.
Le temps couvert ne nous a pas évité de mouiller le maillot lors de portions de poussage et de portage. Quelques éclaircies annonçant que le beau temps "menaçait", nous ont permis d'admirer le magnifique panorama sur le Diois depuis le col du Rousset.

Des moments forts resteront gravés dans nos mémoires comme au col de Chéronne enveloppé de brouillard et balayé par le vent du nord. Ces frêles silhouettes courbées sur leurs montures montant sur la crête à l'assaut du ciel, le vent sifflant dans les rayons, les roues se frayant un passage entre les plans de myrtilles et les oeillets sauvages au puissant parfum. Tout ceci participait au décor titanesque et féerique à la fois.

Il est ainsi des moments privilégiés comme ceux-là où le cyclo communie pleinement avec la nature. Il n'éprouve pas le besoin de communiquer avec ses compagnons de chevauchée, les mots sont inutiles. C'est dans le silence que chacun ressent les mêmes choses dans sa tête, ses jambes, son nez et son coeur.

Pendant la longue traversée entre le Pas Forent et le col de Font Payanne, le crachin rendit le parcours très glissant. Décision fut prise de rejoindre la vallée et Vassieux. 23 cols furent quand même gravis par nos quatre mousquetaires de la petite reine. Ce périple totalise néanmoins 110 kilomètres à 15 km/h de moyenne pendant 12 h 30 et plus de 2000 mètres de dénivellation positive... les spécialistes apprécieront. Il faudra revenir pour effectuer les cinq derniers cols, à savoir : Pas de la Trappe, Pas du Follet, Pas Pascaud, Porte d'Urle et Chaud Clapier.

Merci à René Poty de nous avoir fait découvrir ce parcours très sportif dans un décor aussi somptueux.

René BOISSIER N°812

SEYNOD (Haute-Savoie)


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