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L'oppidum de Castellaras A la recherche des temps passés...

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Dans les régions méditerranéennes, le castellaras désigne une enceinte fortifiée, généralement dressée sur une éminence, où trouvaient refuge les populations pastorales celto-ligures qui résidaient sur le littoral avant et peu après l'ère chrétienne.

Ils sont nombreux, ces castellaras, à dresser encore leurs blocs de calcaire cyclopéens le long des sommets de l'arrière-pays de la Côte d'Azur. L'un des plus pittoresques est celui dont nous vous proposons aujourd'hui la visite, et qui domine le haut pays grassois. On gagnera facilement la base de ce castellaras soit au départ de Grasse, soit de Fayence ou de Saint-Vallier, en prenant comme point de ralliement le haut plateau de Thorenc, sous la montagne du même nom, calme havre de pâturages et de sapins ombreux.

De surcroît, la région de Thorenc offrira aux excursionnistes quelques auberges à la cuisine très acceptable propres à offrir la halte indispensable entre deux promenades à travers champs pour effectuer l'ascension proposée qui, compte tenu de sa brièveté, peut fort bien être programmée dans une seule demi-journée. Il suffira donc de s'engager, en venant de Thorenc sur la D5, en direction d'Andon, en contournant par le sud l'hubac des Quatre-Tours sans doute judicieusement nommé si l'on considère le pic abrupt qui le domine et sur lequel on devine des ruines indistinctes. C'est l'oppidum de Castellaras, enceinte fortifiée au Moyen Age vers laquelle nous vous convions à diriger vos pas.
Un vaste parking taillé dans la roche permet d'abandonner son véhicule à quelques mètres d'un chemin forestier ombragé. Suivons donc cet aimable chemin sur environ 300 m et obliquons à droite (marque bleue et jaune) pour emprunter un sentier étroit mais parfaitement tracé qui en quelques lacets permet d'atteindre sans autre peine que l'éventuelle chaleur, le vaste portique en partie éboulé par lequel on accédait à la place forte.

Dès que l'on foule l'herbe haute agitée par les vents du plateau sommital, on découvre l'un des plus somptueux panoramas de la région. Et l'on comprend pourquoi, en dehors de toute considération de défense et de survie, seigneurs et paysans de l'époque avaient choisi de demeurer dans ce nid d'aigle sur lequel le temps ne semble point avoir de prise.

Chapelle romane

Il convient d'ajouter aussi au nombre des habitants les religieux qui ont bâti la chapelle en roman tardif qui est le seul monument ayant résisté aux intempéries et survécu à l'abandon du site. De toute façon, le promeneur n'aura que l'embarras du choix quant aux points de vue et des lieux propices au pique-nique, pour autant qu'il ait opté pour cette champêtre solution. Trente à quarante minutes à la montée, bien moins à la descente, permettront à peu de fatigue de ramener bonne moisson de beaux souvenirs ou de photographies.

Tristan ROUX


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