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EDITORIAL

Revue N° 10 Page 01

En guise d’éditorial, j’ai tout simplement choisi quatre de vos lettres reçues cet hiver.

Comme elles traduisent parfaitement mon propre état d'esprit et celui, j'en suis sûr, qui a animé mes amis BOUCHEZ, DUSSEAU, BOIZOT ou CHAUVOT, autres responsables de notre confrérie, je vous les offre telles qu'elles m'ont été adressées.

En ce dixième anniversaire de la création de notre club des «CENT COLS», je tenais à vous remercier vous tous pour votre sincère amitié mais aussi pour votre total attachement à notre cause. C'est vrai, aujourd'hui, je ne peux que me souvenir avec bonheur, de ces dix années d'échanges et d'enrichissement.

Le samedi 24 Juillet 1982 à 15 heures précises pour fêter nos 10 ans, nous nous retrouverons au col des CONTREBANDIERS (à la verticale du LAC et à une dizaine de kilomètres d'ANNECY). Venez nombreux, nous voulons que ce rendez-vous soit une journée d'amitié, de rencontre et de dialogue. Et puis vous y dégusterez notre fameuse tomme savoyarde ! Dois-je insister pour que, dès maintenant, vous puissiez prévoir ce déplacement. C'est vrai chers amis, je compte sur votre présence ! Le lendemain, ceux qui le désirent pourront effectuer le circuit des Aravis : randonnée comptant pour l'obtention du Brevet cyclo-montagnard français.

Comme nous n'avons, les uns et les autres dans ce domaine cyclotouristique, que peu inventé, et comme je reste toujours agacé par les philosophies stupides et négatives de certains de nos dirigeants actuels, je vous adresse deux citations de notre grand maître «VELOCIO». Elles ont 80 ans, mais elles me passionnent plus que m'intéressent le diamètre réel des roues de l'un ou la couleur des sacoches de l'autre.

Ecoutons Paul de VIVIE dans l'un de ses récits de randonnée...

« On me reproche parfois d'aller trop vite et de ne pas voir; ceux-là ignorent que l'acuité des sens est augmentée dans une proportion considérable par l'acuité de l'action ; ... la perception devient plus nette les sensations sont plus promptes, plus nombreuses et plus vives ; le sang, qui circule avec plus de fougue, nous fait vivre plus vite et, sur la plaque sensible du cerveau, les images extérieures s'impriment, se développent, se fixent avec une merveilleuse rapidité et une facilité étonnante, à tel point qu'il me suffit aujourd'hui de vouloir pour revoir aussi nets que je les vis, il y a trois ou quatre ans, les sites que j’ai eus sous les yeux pendant mes voyages dans les Alpes ou ailleurs».

… et quand il parle de l'état d'âme qui fait goûter pleinement tout ce que le cyclotourisme peut offrir en bien des circonstances :
« A une bonne disposition intérieure doit venir s'ajouter l'heure propice, l'éclairage favorable, aussi des dispositions extérieures dont la concordance donne à un site déjà vu dix fois, un relief, des reflets, une vie qui nous le rend nouveau, qui le revêt de séductions inattendues. La Nature est femme, et pour ramener auprès d'elle ses amants, elle ne se laisse jamais voir sous le même aspect ; elle se métamorphose à toute heure, tour à tour calme ou menaçante, obéissante ou révoltée, indolente ou superbe. De même les chasseurs battent la plaine et la montagne, au soir, dans l'espoir de voir se lever le lièvre devant eux, nous poursuivons à toutes pédales l'horizon fuyant, dans l'attente du dieu magnifique qui éblouira».
Comme Velocio, saisissez chers amis «cent cols» ces instants, votre plaisir de pédaler ne sera que plus enivrant.

Bien amicalement,

Jean PERDOUX


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