L'ABC DES MILLE

Didier REMOND
N° 1202
Les Cyclo Touristes Parisiens

 

Si l'objectif primaire de chacun de nous est de parvenir au chiffre de 100, pour accéder à notre confrérie, cela devient plus épique de le multiplier par 10. Voici donc la recette alphabétique et tous les ingrédients nécessaires pour y arriver.

 

Ans : il aura fallu près de 28 ans pour franchir ce palier, commencer à l'âge de 10 ans par l'Allos (merci papa)…pour en finir en 1995 par le col des 6 Chemins au rang de 1002ème.

Bicyclette : sans elle, difficile d'en arriver là, 4 auront été nécessaire, du 1/2 course de mon enfance à la randonneuse d'aujourd'hui, et je ne compte pas les prêts et autre location.

Club des Cent Cols : merci à notre confrérie de permettre à notre passion de se faire connaître, et un grand merci à ses parents et à sa nombreuse famille à qui l'on doit beaucoup.

Difficultés : sans tergiverser, il est difficile de ne jamais les avoir rencontrées, d'ailleurs ne poussons nous pas parfois le vice jusqu'à les rechercher. Je ne citerai entre autre que la montée du col de Péguère (09) ou encore celle de Saint Martin du Canigou, certes que vous en avez vu certainement d'autres.

Étranger : il est difficile, passer un certain cap, de ne pas aller voir au-delà de nos frontières (Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Suisse), ce que d'autres montagnes nous réservent. Bien que je me dise que de posséder 1000 cols français n'est pas impossible.

France : s'il faut poursuivre dans le raisonnement précédent et pour rendre hommage à ceux qui travaillent pour notre confrérie, c'est 1265 cols nationaux que j'ai franchis à ce jour, du plus bas (Guardia : 19m) au plus haut carrossable (Sommeiller Ouest : 2993m).

Gilles, Jean(s), Philippe, Reine, Sylvie, Thierry, Marie-Laure, Henri, Emile, tous membres du CCC, avec qui j'ai souvent arpenté les routes d'altitude. Mais je ne peux aussi oublier, toi, membre de la confrérie que j'ai parfois croisé lors d'un BCMF ou d'une Semaine Fédérale.

Hiver : si cette morte saison ne m'entraîne guère sur les routes enneigées de nos montagnes et pour cause, elle n'en est pas moins riche. C'est dans cette période que l'on arrête sa liste, que l'on pointe et repointe les positions de cols, que l'on se passe les diapos des vacances précédentes. Et pour ma part, je pousse parfois le vice à profiter des sports d'hiver pour repérer des cols et même les franchir à ski, mais ne vous inquiétez pas, ceux-là ne rentrent pas dans le quota des grimpées annuelles.

Italie : à ce jour, ils sont près de 26, passo, colle, bocca... et pour se reférer à l'art.3, surtout des plus de 2000m, mais à voir tous les récits de la revue, certains de vous sont passés par la aussi.

Jura : lieu de la SF 95, et bien que le nombre de cols n'y soit pas trop élevé, c'est dans ce massif que j'ai franchi le 1000ème (col de Matafelon: 475m ).

Kilomètres : il aura fallu des années plus ou moins fastes. S'il fallait donner un ordre de grandeur cela irait de 3500 à 10000 dans l'année.

Lacet : représentation typique du dessin d'un col, je raffole de ceux du Poutran (l'Alpe d'Huez) ou du Turini, mais les suisses sont magnifiques : Grimsel, St Gothard ou italien : Stelvio. Et parait-il que j'en fais le décompte lorsque je les gravis, à en croire ma compagne.

Muletiers : certainement mon cheval de bataille, là où je me sens le plus à l'aise, je pense qu'il est difficile de concevoir d'atteindre 1000 cols et surtout le quota des plus de 2000, sans aborder cette particularité. Dans ma liste, + de 325 cols ne sont pas goudronnés. (+ bas = Aubert : 113m, + haut = col du Sommeiller Est : 3009m).

Nuits : n'avez vous pas un jour escaladé un col de nuit, que vous soyez adepte de BCMF ou randonneur lève-tôt mais je n'oublierai pas la montée du Tourmalet sous les étoiles filantes, dés la sortie de Barèges et l'arrivée au col au petit matin à croiser ces Espagnols qui avaient loupé le contrôle du brevet, pour avoir passé le sommet avec leur vélo dans une camionnette de suiveur.

Ocd : petit frère du Club des 100 Cols, il permet de voir d'une autre manière le vélo en montagne et foi de Vénérable, cela fait du bien quand on regarde en arrière tout ce qui a été gravi, et que de souvenirs.

Photo : il est rare que je ne transporte pas mon 24x36 dans ma sacoche ou dans mon sac à dos, pour mitrailler la moindre montée, le plus beau paysage de montagne et projeter ça entre amis cyclos ou pas.

Queyras : voilà une région où j'ai aimé rouler, nature sauvage, temps agréable où cycler au milieu des marmottes à des altitudes dépassant allègrement les 2000m est un régal et en plus on y rencontre souvent des 100 cols.

Revue : si elle était mensuelle, cela serait un régal, il n'y a rien de mieux pour voyager avec tel ou tel confrère en escaladant un col connu ou inconnu, alors merci pour toutes vos aventures dont je me délecte.

Suisse : seconde nation au nombre d'escalades (35), elle est au même titre que l'Italie, recommandée pour ses nombreux paysages et surtout ses grands cols alpins découverts l'été 95.

Topo : en voila encore une bonne initiative du club, surtout indispensable aux adeptes du cyclo-muletier, alors peut-être que d'ici peu, existera-t'il une vidéo sur les plus beaux muletiers de nos montagnes.

Ubaye : cette région que j'ai toujours considérée comme un bon terrain d'entraînement aux grands cols, ne peut être dissociée du Queyras ou du Briançonnais, car le cumul des 2000 en une journée, voire une semaine ne peut être qu'excellent, un brin de Cayolle, un soupçon de Parpaillon, une bonne poignée de Restefond-Bonette et voila déjà un savoureux cocktail de dénivelés.

Vtt : encore un point d'orgue, si ce n'est mon violon d'Ingres, grâce à eux, j'en ai utilisé quatre, ce fût une nouvelle approche de la montagne, n'en déplaisent à ceux qui y sont réticents, mais je préfère prendre du plaisir à "muleter" sur ce type de machine, que de risquer d'abîmer une randonneuse. Ou alors tel Perpère, je porte le cadre sur l'épaule et j'enlève les roues, en tout cas plus de 200 muletiers et quelques routiers en ont fait les frais. Mais honneur quand même aux CPF (Compagnons du Pignon Fixe) qui franchissaient la Petite Cayolle en tandem.

Wagon : quoi qu'ici ce genre de transport soit un peu bizarre, j'ai souvent, plus jeune, eu recourt à lui pour me véhiculer au cœur des montagnes, jusqu'au jour où, inscrit au Circuit des Aravis, le vélo est arrivé 6 heures après le départ en gare d'Annecy. Depuis le transport ferroviaire a, j’espère, bien changé.

Xms : symbole de la vitesse maxi atteinte au compteur dans une descente : 87km/h dans la Bernina.

Yvelines : le département qui fût longtemps mon terrain d'entraînement, et pour cause, habitant 35 ans au cœur de la Vallée de Chevreuse, toutes les côtes ont défilé sous mes roues et n'ont plus de secret pour moi.

Zéro : la hantise de certains d'entre nous, de ne pas grimper au moins un col dans l'année, à lire un article d'un de nos confrères dans la revue, car parfois il y a des années désastreuses (11 cols en 1983).

 

Alors voilà, ami cyclo-montagnard, surtout nouvel adhérent, il faut prendre son mal en patience, ne jamais précipiter les choses et tu verras un jour toi aussi, tu atteindras les 1000 cols et ce jour là, ou tu resteras serein et en communion avec la nature ou tu trinqueras avec tes compagnons d'aventure, en pensant aux 1000 prochaines ascensions.